La Guerre Impérialiste Contre l'Irak

Vijay Singh

Traduit de l’anglais par le Dr Adélard Paquin

Les impérialistes américains et britanniques se sont lancés dans une guerre agressive et injuste contre l'Irak. Cette guerre est une guerre illégale parce que le droit international et la charte des Nations-Unies reconnaissent seulement deux raisons légitimes pour aller en guerre: l’autodéfense en cas d'une attaque ou une action autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies en tant que réponse collective à une menace contre la paix. Ce dernier a au cours des années été la base légale pour les guerres de Corée, du Golfe et de la guerre contre l'Afghanistan. Évidemment les États-Unis et la Grande-Bretagne n'ont pas été attaqués par l'Irak. Il n'y avait non plus aucun danger précis et présent pour les EU et le Royaume-Uni de la part du gouvernement irakien. Les EU et les Britanniques ont subi des défaites spectaculaires aux Nations Unies où ils ont été incapables d’obtenir un appui significatif sans parler d'une majorité pour une intervention militaire contre l'Irak au Conseil de Sécurité malgré des efforts vigoureux, sur quoi ils ont simplement contourné les Nations Unies et se sont lancés dans une guerre. La guerre aussi est illégale aux termes de la constitution des États-Unis et des principes du Tribunal de Nuremberg.

La guerre contre l'Irak est compatible avec la nouvelle Stratégie de la Sécurité nationale adoptée par l'administration Bush, par laquelle les États-Unis feraient tout dans leur pouvoir pour maintenir leur suprématie militaire primordiale et n’hésiteraient à agir seuls et à s'engager dans une action préventive pour l’ « autodéfense ». Conformément à la doctrine de Bush la souveraineté des États-Unis a la priorité sur celle de tous les autres États et sur les traités internationaux.

Le plan stratégique élève le libre-échange et le libre marché pour être des principes moraux de liberté réelle pour les mécanismes de l'Organisation Mondiale du Commerce, de l’Acte de libre-échange des Amériques, du Fonds monétaire International et de la Banque Mondiale.

Les armes de destruction massive

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont longtemps insistés sur une guerre contre l'Irak en raison du fait que l'Irak, contrairement à la résolution 1991 des Nations unies, possède illégalement des armes de destruction massive. Ces résolutions étaient beaucoup plus rigoureuses que les restrictions imposées aux pays vaincus dans la Deuxième Guerre Mondiale, comme l'Allemagne et le Japon.

Quelle est la preuve que l'Irak possède de telles armes?

Scott Ritter, l'Américain qui a travaillé après 1991 avec Unscom, la commission spéciale des Nations Unies qui a été autorisée à trouver et à détruire les armes de destruction massive de l’Irak et qui en a démissionné en déclarant que les EU l'utilisaient pour espionner l'Irak, a rapporté dans une entrevue que:

'À partir de décembre 1998 nous avions rendu compte de 90 à 95 % des capacités d’armes de destruction massive de l'Irak. Nous avons détruit toutes les usines, tous les moyens de production. Nous ne pouvions rendre compte de toutes les armes, mais les armes chimiques ont une durée de vie de cinq ans. Les armes biologiques ont une durée de vie de trois ans. Pour avoir des armes aujourd'hui, ils auraient dû reconstruire les usines et commencer à produire ces armes depuis décembre 1998.’

Et plus loin:

‘...depuis 1998 l'Irak a été fondamentalement désarmé: 90-95 % des capacités des armes de destruction massive de l’Irak ont été véritablement éliminées. Ceci inclut toutes les usines qui habituellement produisaient des armes chimiques, biologiques et nucléaires et des missiles balistiques à longue portée; l’équipement associé de ces usines et l’énorme majorité des produits sortant de ces usines.’

De la partie résiduelle des armes qui sont restées Scott Ritter a déclaré:

'Nous devons nous rappeler que ce manque de 5 à 10 % ne constitue pas nécessairement une menace. Il ne constitue même pas un programme d'armes. Il est constitué des particules et des pièces d'un programme d'armes qui, dans sa totalité, ne représente pas grand-chose, mais qui est toujours interdit. De même, juste parce que nous ne pouvons pas l'expliquer, ça ne veut pas dire que l'Irak le conserve. Il n'y a aucune preuve que l'Irak conserve ce matériel.’

Quant au programme d'armes nucléaires de l'Irak Scott Ritter a exposé:

'Quand j'ai quitté l'Irak en 1998, quand le programme d'inspection de l'ONU fut terminé, l'infrastructure et les équipements avaient été à 100 % éliminés. Il n’y a pas de débat sur cela. Tous leurs instruments et équipements avaient été détruits. L’équipement pour la conception des armes avait été détruit. On avait traqué et détruit la production de l'équipement. Et nous avions en place les moyens de contrôler – à la fois des véhicules et de l'air - les rayons gamma qui accompagnent les tentatives d'enrichir l'uranium ou le plutonium. Nous n'avons jamais rien trouvé. Nous pouvons dire explicitement que l'infrastructure industrielle requise par l'Irak pour produire des armes nucléaires avait été éliminée.' Scott Ritter signale que néanmoins la structure organisationnelle des scientifiques est restée quoiqu'ils aient été maintenant engagés dans des tâches légitimes. Le programme nucléaire ne pouvait pas être facilement repris:

'Nous avons éliminé le programme nucléaire et pour l'Irak de l'avoir reconstitué exigeraient des activités d'entreprise éminemment détectables par les services secrets.’ (David Pallister, ‘Même si l'Irak a réussi à cacher ces armes, celles qu’il cache maintenant sont une matière visqueuse inoffensive', The Guardian, (Londres, le 19 septembre 2002).

La plus grande partie des preuves documentaires à l’effet que l'Irak avait fabriqué des armes de destruction massive est arrivée après la défection en août 1995 du général Hussein Kamel, l'ancien directeur de la Société d'Industrialisation Militaire de l'Irak, qui était responsable des armes de l'Irak. Le président Bush et le Secrétaire d'État Colin Powell ont à plusieurs reprises fait beaucoup de bruit avec le fait que dans les derniers mois c’était de cette source que le programme d'armes de l'Irak avait été découvert sous lequel plus de 30,000 litres de charbon et d'autres agents biologiques ainsi que quatre tonnes de l'agent de nerf mortel VX avaient été produit. Mais les autorités des États-Unis n'ont jamais sorti l'information que la même source avait annoncé qu’il avait ordonné la ‘destruction de toutes les armes chimiques. Toutes les armes - biologiques, chimiques, missiles, nucléaires étaient détruites '. Cette information a seulement atteint le public par le journal Newsweek dans sa publication du 3 mars 2003 et n'a pas été mise en évidence dans les médias impérialistes.

Après les inspections récentes de centaines de sites les rapports des inspecteurs des Nations Unies n'ont donné aucun appui que ce soit à l'argument, que l'Irak possède des armes de destruction massive ou qu'il constitue une menace pour la communauté internationale. Ce qui est apparu en réalité c’est que les EU et la Grande-Bretagne ont essayé d’incriminer l'Irak qui essayait de construire un programme nucléaire. Ainsi le rapport par l'inspecteur en chef des armes atomiques Mohammed Baradei El - signale que le document principal présenté dans le Livre Blanc britannique concernant les tentatives présumées de l'Irak pour acheter de l'uranium s'est avéré être un faux. L'inspecteur d'armes en chef Hans Blix a conclu que c'était ‘très inquiétant, c’est le moins qu’on puisse dire '.

Les Nations Unies ont imposé le désarmement à l'Irak pour avoir violé la souveraineté du Koweït. Mais il doit être clair que cela a été fait d’une façon qui a facilité la violation de la souveraineté de l'Irak par le plus agressif pouvoir expansionniste dans le monde aujourd'hui: l’impérialisme américain. Pendant plus de dix ans les EU et la Grande-Bretagne ont unilatéralement imposé des zones en Irak du nord et du sud et ont implacablement bombardé le pays, menant à un grand nombre de pertes civiles.

Richard Butler, un autre ancien inspecteur d'armes, qui ne peut pas d’aucune manière être considéré pour être un ami des Irakiens, a fait des remarques sur les doubles standards des États-Unis. Il a déclaré que:

'Parmi mes moments les plus durs à Bagdad il y avait quand les Irakiens ont exigé que j'explique pourquoi ils devaient être traqués alors qu’Israël ne l’était pas sachant qu’il possède environ 200 armes nucléaires.’

Richard Butler a aussi remarqué:

'J'avoue, aussi, que je tressaille quand j'entends des fulminations américaines, britanniques et françaises contre les armes de destruction massive, ignorant le fait qu’ils sont les fiers propriétaires de quantités massives de ces armes, insistant sans s'excuser qu'elles sont essentielles pour leur sécurité nationale et resteront ainsi.’

'Les Américains n'étaient pas conscients qu'ils ne pouvaient pas revendiquer un droit de posséder des armes nucléaires, mais l’ont nié à d'autres nations. Ils n'ont pas compris que leurs armes de destruction massive étaient autant un problème que celles détenues par l'Irak.’

Les tentatives de Richard Butler de discuter avec des Américains cette question des doubles standards n’ont pas rencontré de compréhension:

'J'estimais parfois que je leur parlais en Martien, tellement profonde est leur incapacité de comprendre.’ (Sydney Morning Herald, le 3 octobre 2002)

La Question du pétrole

C'est un secret de polichinelle que le contrôle sur les ressources pétrolières de l'Irak est le motif réel des EU et du Royaume-Uni pour l'invasion de l'Irak et il est bien connu que l'administration Bush a des relations intimes avec des sociétés pétrolières des EU. Les réserves pétrolières sont apparues dans le monde industriel moderne comme une ressource stratégique d'une importance primordiale.

La valeur stratégique du pétrole est augmentée plusieurs fois à cause du craquement menaçant sur les réserves pétrolières. Comme il a été signalé par le géologue Dale Allen Pfeiffer: 'Basé sur la courbe de Hubbert (une mesure standard des baisses et des hausses de production mondiale du pétrole), dans cinq ans, nous ne serons plus capables de produire assez de pétrole pour rencontrer les besoins en pétrole de notre civilisation. Après un certain point, le Professeur Richard Heinberg a révélé ‘il y aura quelque point de pourcentage de moins de pétrole disponible chaque année pour rencontrer l’augmentation de la demande, indépendamment de ce qu’on fera’. A la lumière de cette situation la saisie périodique et les tentatives de saisie par l'administration Bush des réserves pétrolières mondiales de l'Asie Centrale, du Moyen-Orient, des Balkans, du Venezuela, de la Colombie, de la Mer de Chine méridionale sont entièrement compréhensibles. L'enquête du ‘World Energy Outlook’ indique que la demande du pétrole augmentera de moitié d’ici 2025. 66 % des réserves pétrolières du monde sont concentrées dans le Moyen-Orient, 9 % en Amérique Centrale et Latine, l'Amérique du Nord détient 6 % et l'Europe occidentale 2 %. Les EU et les autres pays impérialistes ont une petite part de la production de pétrole mais consomment les plus grandes quantités et les importent principalement du Moyen-Orient. L'importance stratégique du Golfe Persique augmentera de manière exponentielle dans les deux prochaines décennies. Un tiers des réserves pétrolières estimées du monde se trouve en Arabie Saoudite et en Irak et le gouvernement américain considère que les estimations actuelles pour les réserves pétrolières irakiennes peuvent être sérieusement minimisées. De plus le pétrole irakien, à moins de 1.50 $ le baril, est parmi le meilleur marché à produire dans le monde. Les compagnies pétrolières américaines et britanniques comme B.P., Chevron-Texaco, Shell et Exxon n'ont aucune pénétration en Iran et en Irak où les sociétés françaises, russes et chinoises ont signé des accords. Les EU, qui deviennent de plus en plus dépendants du pétrole étranger, importent environ la moitié de leurs besoins du Canada, du Venezuela, du Nigeria, de l'Arabie Saoudite et de l'Irak, mais sa production est tombée ces dernières années et sa consommation monte. On s’attend à ce que la consommation du pétrole aux EU monte d’un tiers les deux prochaines décennies. Dans un rapport de mai 2001, le Groupe de Développement de la Politique d'Énergie Nationale dirigé par Richard Cheney, le Vice-président, a noté que la production de pétrole des États-Unis tomberait de 12 % dans les 20 prochaines années et que la dépendance du pays pour le pétrole importé, qui est montée d'un tiers en 1985 à plus que la moitié Aujourd'hui, augmenterait aux deux tiers avant 2020.

Les EU ont étendu leur secteur d'influence dans les secteurs riches en pétrole dans la Mer Caspienne et en Colombie où ils ont intervenu militairement, mais récemment ils ont été poussés à la défensive au Venezuela comme résultat du gouvernement démocratique de Chavez. Dans le futur les EU dépendront plus des secteurs de valeur du Moyen-Orient où plusieurs régimes anti-américains (la Libye, l'Iran et l'Irak) n’ont pas été compatissants à leurs besoins et où les émirats clients traditionnels (l'Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït) sont maintenant considérés pour être instables politiquement. Dans ces circonstances des voix ont été entendues suggérant la restructuration complète du Moyen-Orient pour correspondre aux exigences des États-Unis. Un exemple était le rapport de la Société Rand rédigé par Laurent Murawiec qui a été présenté au Conseil Politique de la Défense du Pentagone l'été dernier, qui a prévu l’évincement de la famille royale Saoudienne et l'occupation possible des gisements de pétrole Saoudiens. Le député britannique George Galloway, Vice-président du Comité des Affaires étrangères du parti travailliste qui a des relations proches avec le Ministère de la Défense, a mis en lumière les plans discutés dans les cercles dirigeants des EU et du Royaume-Uni pour refondre le Moyen-Orient tout entier incluant la possibilité de faire revivre la monarchie hachémite en Irak, formant un nouvel État chiite en Arabie orientale pour sécuriser le gisement de pétrole Ghawar, le plus grand dans le monde et les centres industriels de l'Arabie Saoudite. De tels plans seraient aussi conçus pour subjuguer la Syrie, l'Iran, la Palestine et l'Égypte et probablement le Soudan du sud riche en pétrole dans un axe pro-américain avec la Turquie, Israël et la Jordanie. Selon un membre du Cabinet Blair Mo Mowlam entre 1997 et 2001, le but réel de la guerre contre l'Irak est le besoin de contrôler et saisir le pétrole saoudien au cas où un gouvernement islamique militant anti-américain arriverait au pouvoir.

Les partisans de l'invasion américaine de l'Irak ont affirmé qu'il n'y a aucun rapport avec le pétrole car les EU auraient pu simplement mettre fin aux sanctions conre l'Irak et gagner l'accès au pétrole par les mécanismes du marché. Cependant cela aurait signifié que sauf pour les EU, l'accès direct et égal aux larges gisements irakiens de pétrole aurait été disponible aux Français, aux Allemands, aux Russes, aux producteurs pétroliers japonais et chinois, ce qui donnerait l'indépendance économique stratégique à ces pays indépendamment des États-Unis. La Chine est apparue comme une cible stratégique principale dans l'attaque contre l'Irak, car quoique actuellement les deux tiers du pétrole du Golfe vont aux nations industrielles de l'Occident, il est estimé dans une étude par le Conseil National d'Intelligence de la C.I.A. qu'avant 2015 les trois quarts de ce pétrole seront exportés en Asie, principalement en Chine, ce qui lui donne la motivation de forger des relations étroites avec l'Irak et l'Iran. L'occupation militaire de l'Irak et le contrôle de son pétrole donne aux EU un veto de plus sur le futur développement économique de l'Europe, de la Chine et du Japon.

Défense de l'Hégémonie du Dollar

La domination actuelle de l'économie mondiale par le dollar américain est fondée sur le fait que c'est la réserve internationale pour les transactions pétrolières du monde. Les dollars imprimés des États-Unis sont employés par les pays dans le monde entier pour acheter le pétrole des pays de l'OPEP, ces pétrodollars retournent alors aux EU sous la forme de Bons du trésor, d’actions américaines, d’immobilier et d'autres actifs américains. L'établissement du pouvoir de l'OPEP, le cartel exportateur du pétrole après 1973, est lié de manière symbiotique aux réserves du dollar américain qui produisent un excédent de comptes de capital pour les EU qui financent à leur tour le déficit commercial des EU. Le déficit du compte courant aux EU se situe à $450 milliards (américains) par an ou à 4 % du Produit Intérieur Brut. Le budget du gouvernement des EU a significativement passé de l'excédent au déficit (au moins 200 milliards de $ américains) qui augmentera avec le coût de la guerre de l'Irak. Les EU sont la principale nation débiteur dans le monde. La dette nationale américaine en avril 2002 atteint a peu près 6 trillions de $ américains contre un produit intérieur brut de 9 trillions de $ américains.

Les EU sont lourdement dépendants du financement extérieur pour couvrir leurs déficits plus particulièrement quand ils subissent un défi financier sérieux de la part de l'euro. La taille des économies de l’Union Européenne (UE) est telle qu'elle peut poser un défi sérieux aux EU. La zone Euro a une part plus grande du commerce mondial, une position de comptes externes plus équilibrée et est un plus grand importateur de pétrole que les EU. Pour les pays de l'OPEP l'euro représente une monnaie plus attirante que le dollar. Il y a eu un changement financier perceptible dans la période récente car des pays ont commencé à transférer leurs avoirs de dollars en euros. La banque centrale iranienne a changé la majorité de ses réserves de fonds en euros en 2002 et ceci semble être un changement imminent du dollar vers l’euro comme monnaie pétrolière. Mohammad Abasspour, un membre de la Commission du Développement du Parlement iranien, a récemment noté que le taux paritaire plus haut de l'euro par rapport au dollar donnerait aux pays asiatiques exportateurs du pétrole l’occasion d’inaugurer une nouvelle ère dans leurs relations avec l'Union européenne. Il a dit que les EU dominaient d'autres nations par le dollar sur les autres devises et il espérait que la compétition avec l'euro éliminerait son monopole du commerce mondial.

De plus il y a eu des changements monétaires sérieux dans des fonds de réserves quand la Russie, la Chine, le Venezuela et quelques producteurs de l'OPEP qui ont commencé à se déplacer vers l'euro. La Corée du nord en décembre de l'année dernière a commuté du dollar à l'euro dans ses transactions commerciales.

Le changement le plus profond a été causé par la décision de l'Irak de commuter à l'euro à la fin de 2000, ce qui a été suivi par la conversion du fonds de réserves irakien de 10 milliards de $ américains en euros. Ceci peut être considéré la cause fondamentale qui a déclenché la guerre actuelle contre l'Irak, obligeant les EU à essayer de sauver le dollar, de résister au pouvoir de l'euro et de tirer en fait la première salve dans une guerre contre les puissances impérialistes rivales de l’UE. La guerre contre l'Irak fût nécessitée par l’exigence d’empêcher un nouveau changement par l’OPEP dans son ensemble vers l’acceptation de l'euro en tant que monnaie pour les transactions pétrolières. Un changement soudain vers l'euro par l’OPEP signifierait que les nations importatrices de pétrole devraient recourir à l’euro pour financer leur consommation de pétrole. La valeur du dollar américain s'effondrerait de 20-40 pour cent et engendrerait une crise économique mondiale aux EU et au Japon. Pour éviter cela les EU sont contraints d’occuper l'Irak, installer un gouvernement de marionnettes, dénationaliser l’industrie pétrolière et annuler les contrats des compagnies de pétrole russes et européennes rivales. Ce serait alors l’étape de l’augmentation massive de la production du pétrole irakien à un niveau au-dessus des quotas actuels de l'OPEP, de retourner l'Irak au dollar, de briser le pouvoir de l'OPEP, y compris sa capacité de commuter à l'euro et provoquer l'écroulement des prix du pétrole qui aboutirait à une économie de milliards de dollars chaque année aux pays consommateurs de pétrole dans le monde.

Le monde du travail et le mouvement anti-guerre

Le mouvement anti-guerre contre l'invasion de l'Irak a été le plus grand mouvement comme tel dans l'histoire avec environ onze millions de personnes manifestant autour du globe avant la guerre le 15 février 2003 et environ cinq millions sortant dans les rues à deux jours de l'invasion de l'Irak. Au cœur des protestations il y avait les activités de la classe ouvrière des pays capitalistes dominants, du mouvement démocratique dans le monde entier, de la nation arabe et des peuples musulmans. Aux États-Unis pour la première fois dans son histoire la direction du mouvement syndical s’est opposée à une politique présidentielle de guerre. Le 27 février, le conseil exécutif de l'AFL-CIO, représentant plus de treize millions d'ouvriers, a dit que Bush n'avait pas été capable de faire un argument pour la guerre contre l'Irak au peuple américain et que la meilleure façon de désarmer Saddam Hussein était une coalition internationale d'alliés avec la sanction des Nations Unies. En faisant des remarques sur cela, Larry Cohen, Le vice-président exécutif des 600,000 membres des Travailleurs des Communications de l'Amérique, a déduit que le mouvement ouvrier faisait la connexion entre la politique de guerre de Bush et les autres parties de sa politique étrangère sous laquelle les accords commerciaux détruisaient des emplois américains. Le coordonnateur d'USLAW, Bob Muehlenkamp, a noté que la résolution de l’AFL-CIO encouragerait les syndicats à continuer et à accroître leurs protestations contre cette guerre.

En Grande-Bretagne, avant les rassemblements anti-guerre massifs du 15 février à Londres et Glasgow impliquant environ deux millions de personnes, cinq secrétaires généraux de syndicats représentant 750,000 personnes ont soutenu la Coalition Arrêtez la Guerre, ont exigé le rappel du Congrès des syndicats pour une réunion d'urgence et ont soulevé la perspective d'agitation industrielle répandue si la Grande-Bretagne allait en guerre contre l'Irak. Des avertissements semblables ont été publiés par Bill Speiers, le chef du Congrès des syndicats écossais. C'était en Écosse que les cheminots avaient arrêté le travail plutôt que de transporter du matériel de guerre destiné pour l'Irak.

La fédération européenne syndicale a lancé un appel avant la guerre pour des grèves surprises le 14 mars, qui a reçu une réponse massive dans les principaux pays de l'Europe. En Allemagne on a vu la grève politique la plus grande depuis plusieurs années impliquant des centaines de milliers d'ouvriers de l’industrie de l'automobile, du chantier naval, les ouvriers du tramway, les cols blancs, les inspecteurs de la santé publique, les enseignants, les étudiants et élèves à travers le pays. En Italie la grève a été marquée par la participation massive d’ouvriers dans les entreprises à grande échelle. En Italie et en Grèce des appels ont été faits pour continuer une grève générale en cas de guerre. En Espagne quatre-vingt pour cent des seize millions et demi d'employés ont participé à la grève. Des manifestations populaires en Italie et en Grèce ont pris la forme de protestations pour saper l'action militaire contre l'Irak. En Italie, où le gouvernement avait illégalement donné aux militaires américains le droit d'employer l'infrastructure d'état pour transporter des armes, des véhicules et du personnel de Ederle, près de Vicenza à la base militaire de Camp David, près de Pise, à partir du 21 février les protestataires ont arrêté les trains. En Grèce le mouvement communiste et la fédération du travail PAME ont organisé d'énormes manifestations contre la flotte de L'OTAN ayant eu la permission d’utiliser le port de Pirée le 19 et 20 février qui ont contraint le gouvernement grec de demander à la Force Navale de l’OTAN dans la Méditerranée de ne pas entrer au port.

Le gouvernement NDA dirigé par les fascistes hindous du BJP en Inde, qui a agi pendant cinq ans aux niveaux politique et économique comme l’instrument abject de l'impérialisme américain, a refusé de passer une résolution au Parlement contre l'agression des EU contre l'Irak. Sa politique de conciliation avec les EU est dictée par son désir de garantir la faveur et l’aide de cette puissance pour continuer librement l'oppression de la nation Kashmiri et pour résister aux tentatives du régime militaire réactionnaire du Pakistan, soutenu aussi par les EU, pour détacher cette nation de l'État indien et l'incorporer dans le Pakistan. Inutile de dire que les gouvernements indien et pakistanais, qui affirment avoir tous les deux de la compassion pour la situation critique de l'Irak, sont unis dans leur refus de laisser le peuple Kashmiri décider de son propre avenir. La gauche et les forces démocratiques par leurs protestations massives ont dans tout le pays été résolues dans leur condamnation de l'impérialisme américain et leur appui au peuple irakien.

31 mars 2003

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