Sur l'Objet de l'Économie Politique

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La détermination de l'Objet de l'Économie Politique du Socialisme et sa place dans la totalité des sciences sociales ont été un sujet de longues années de discussion en Union soviétique et à l'étranger parmi les économistes et les théoriciens Marxistes. En effet, les matériaux en main traitent des questions économiques politiques de toutes les étapes du développement de l'économie Soviétique et de l'état et consistent en un large matériel documentaire, qui témoigne et reflète, d'une part, le processus réel de l'évolution de la base économique et d'autre part, les changements parmi les classes facilités par celui-là. Les théoriciens Marxistes ne peuvent pas, ne pas voir dans l'histoire de l'économie politique du socialisme une expression de la lutte des classes dans la société Soviétique, parce que dans notre analyse nous nous sommes fondé sur la théorie Marxiste et pas une autre.

Les discussions économiques comparent les perceptions différentes qui sont une incarnation des luttes de groupes sociaux et des classes différentes entraînées dans le processus de la transformation socialiste et de la construction d'une nouvelle société. Autrement, nous traiterions avec une perception tellement superficielle et de mauvais goût ces discussions comme des arguments purement théoriques, universitaires entre des économistes et des politiciens isolés de la réalité. Nous avons aussi pendant la première étape du développement de l'état Soviétique des discussions économiques qui ont touché sur les problèmes les plus essentiels de la construction socialiste et qui ont analysé les contradictions de la situation socio-économique. Tant que nous ne considérerons pas les figures politiques en les isolant de la situation socio-économique et plus tant que nous considérerons leurs activités politiques comme étant déterminées par cette dernière, il est impossible de ne pas discerner quelque chose de plus fondamental dans ces discussions que juste une lutte de modèles théoriques et de perceptions particulières suite aux activités créatrices de penseurs.

La nature des différences théoriques entre les thèses Trotskistes-Boukharinistes de l'opposition de 'gauche' et le concept Léniniste de la transition du capitalisme au socialisme a été mise à nue en leur propre temps. Si les concepts Trotskistes qui supportaient la présentation des principaux éléments de l'économie du communisme de guerre comme une erreur qui n'a pas satisfait l'exigence de ce moment historique de la Russie révolutionnaire cela est un problème qui ne peut pas être résolu au moyen des abstractions des conditions dont il est apparu.

Il est naturel de supposer que nous parlons de l'attitude de Trotski comme d’une personnalité envers la révolution et la construction d'une nouvelle société et la liquidation des classes qui sont basées sur plus que les principes moraux et politiques douteux de Trotski. Sans doute, la totalité des facteurs subjectifs joue un rôle important avec Trotski. Mais ce serait une erreur impardonnable d’expliquer tout par ces facteurs, en isolant le personnage de Trotski comme activiste politique et théoricien des forces sociales qui étaient derrière lui.

Les indécisions de Trotski tout au long de sa carrière politique sont bien connues. Ce qui concerne les communistes, cela doit être clair, c’est que 'le gauchisme' de Trotski sur la question de la transition immédiate aux relations sans marchandise entre la ville et la campagne était d'une nature très provisoire et était déterminé selon les exigences du temps. Dans les années trente il a été dit qu'était arrivé là la fusion dans leur essence du Boukharinisme et du Trotskisme qui a trouvé sa pleine expression à la fin des années 1920 pendant le grand changement et la collectivisation à plein rendement. Boukharine et Trotski étaient en principe contre la conduite des réformes par des méthodes administratives et supposaient que le marché devait régler les relations entre la ville et la campagne, etc. 'Le plan est vérifié et, à un degré considérable, réalisé par le marché'.1 Les travaux de Trotski des années 1930 sont un matériel de valeur qui montre la similarité des thèses de Boukharine et de Trotski sur la question de la construction socialiste. C'était l'idéologie de la contre-révolution en Union soviétique.

Malgré l'exposition couronnée de succès et opportune de l'opportunisme de Trotski et sa similitude organique avec le Boukharinisme en Union soviétique, le langage du Trotskisme s'est attiré les bonnes grâces à l'étranger, particulièrement après la mort de Staline. Il est naturel qu’un nombre énorme de publications des écritures de Trotski soient publiées.

Particulièrement une large circulation a été assurée à la thèse opportuniste que Staline a prétendument légalisé la conservation des relations marchandises-argent qui étaient, tel qu’impliquées, un résultat de la politique aventuriste de la collectivisation universelle et étaient une retraite des ouvriers face à la paysannerie et à la bureaucratie dirigée par Staline. Trotski, avec astuce, a attribué ce phénomène à une règle plus générale du développement historique et précisément, qui dit que chaque révolution est suivie par une contre-révolution. De cette façon, aussi, la position de Staline est mise de pair avec les changements apportés par Khrouchtchev et Brezhnev et ces derniers sont considérés pour être la conséquence du premier. Dans le même esprit, les idéologues Khrouchtchevistes-Brezhnevistes ont considéré toute tentative dans la limitation de la sphère des relations marchandises-argent en Union soviétiques les pays de démocratie populaire comme des aspirations 'gauchistes', enceintes avec le Trotskisme. Ici devant nous nous avons deux côtés de la même révision du Marxisme-Léninisme – un cercle vicieux du révisionnisme.

Avec le Boukharinisme c'est plus simple pour la raison que c'est plus cohérent, honnête et facile à lire, en comparaison du premier. Les thèses de Boukharine sont un matériel avec incomparablement plus de valeur pour une étude de l'histoire concernant l'économie politique du socialisme comme discipline scientifique aussi bien que son objet. Les racines et la genèse des thèses révisionnistes Khrouchtchevistes-Brezhnevistes sont mises à nu quant à la construction de la société socialiste, à l'interprétation de la nature des contradictions de classe et la façon de les traiter, qui trouve son expression directe dans sa compréhension des questions fondamentales de l’économie politique du socialisme. Sa valeur pour les théoriciens marxistes contemporains se trouve dans le fait que les opinions de Boukharine dans l'essence contiennent le tout de l'économie politique du socialisme de l’après Staline.

Il n'est pas fortuit que ce fait surprenant a été noté par Staline dans son travail 'les Problèmes Économiques du Socialisme en URSS'. Il a parlé d'une résurrection spontanée des vues de Bogdanov-Boukharine parmi des économistes Soviétiques sur une grande échelle durant la fin des années 1940 et au début des années 1950. Les discussions de 1951 ont été cachées par les idéologues Khrouchtchevistes-Brezhnevistes, ce qui a eu comme conséquence qu’elles n'ont pas été connues par presque deux générations et que seulement maintenant elles sont devenues accessibles.

Même aujourd'hui, malgré la nouvelle acceptabilité du rôle de la personnalité de Staline parmi les communistes, on peut discerner une répugnance à faire la réévaluation sérieuse de Staline comme théoricien du Marxisme-Léninisme et en particulier nous voyons une connaissance très superficielle de son dernier travail 'les Problèmes Économiques.' On ne peut pas ignorer ce défaut sérieux dans le mouvement communiste russe contemporain qui est un legs de la critique Khrouchtcheviste-Brezhneviste de l'économie politique de Staline.

Très bientôt, après la restauration de l'économie de l'après-guerre, comme une conséquence de la création de conditions qualitativement nouvelles dans l'économie Soviétique, un fondamentalement nouveau type d'objectif a été formulé, via la construction d'une société communiste. C'est de façon éclatante soutenu dans le discours de Malenkov au XIX Congrès du PCUS (b). Il y a des documents qui montrent que les plans pour construire une société Communiste en Union soviétique ont existé même en 1941 avant le début de la guerre. Les intentions sérieuses de reconstituer ces plans ont été exprimées dans la période de l'après-guerre.2

Cependant, la situation dans les sciences humanitaires laissait beaucoup de place à l'amélioration et si nous devions juger par l'échelle de l'évolution des vues nous pouvons correctement supposer que Staline avait affaire non à des erreurs partielles de théoriciens, mais à une véritable déviation.

La défaite écrasante de l'Allemagne fasciste et la restauration accélérée de l'économie nationale à des taux de croissance jamais atteints auparavant dans l'histoire humaine ont permis à l'Union soviétique de finalement établir et de confirmer la supériorité du socialisme sur le capitalisme et cela a mené à la diffusion de la croyance parmi des économistes Soviétiques, y compris ceux dans les échelons les plus hauts de l'Académie des Sciences, que l'état Soviétique était tout-puissant, comme si l'état Soviétique pouvait à son propre volonté, restructurer la base économique sans aucune considération des lois objectives de l'économie. Beaucoup d'économistes Soviétiques se sont considérés comme provoquant la fin de l'économie politique en tant que discipline scientifique indépendante en établissant une haute route, selon leurs propres idées, qui mènerait à la construction d'une société Communiste. En réalité cela signifiait le volontarisme et le subjectivisme dans l'économie et une restauration de l'économie politique de Bogdanov et Boukharine.

Ce qui a facilité cette éruption de volontarisme et de subjectivisme parmi les principaux économistes Soviétiques pourrait ne pas être un problème très simple à découvrir. En tout cas le subjectivisme s'est avéré être très attirant simplement parce qu'il a servi comme une force peu commune pour saper la base scientifique qui a été mise suite aux décennies d'expérience et d'effort scientifique accumulés dans la lutte contre les déviations de droite et de gauche dans le parti. En jugeant par les matériels et documents du temps, la discussion économique et, pour ainsi dire, l'offensive sur tous les fronts théoriques qui avaient lieu avant la mort de Staline, étaient déjà terminées vers la fin de 1953.

II

Après la mort de Staline il a été officiellement déclaré que la dictature du prolétariat avait survécue dans les conditions réalisées par le système Soviétique vers la fin des années 1950 et le commencement des années 1960. C'était 'un événement historique' dans l'histoire de l'état Soviétique. La dictature du prolétariat comme fonction de l'état Soviétique, à l'avis des révisionnistes contemporains, ne coïncidait plus avec les conditions historiques concrètes et, spécifiquement, avec la nouvelle structure sociale de la société Soviétique. Tel, finalement, était l'objectif des idéologues Khrouchtchevistes-Brezhnevistes. Ils ont voulu construire une base pour la nécessité de la transition de l'état Soviétique à une forme qualitativement nouvelle – la forme de tout le peuple – en contradiction complète aux concepts des classiques sur la question de construire une société Communiste et sur l'approche à la résolution des contradictions de classe non antagoniques dans la société socialiste.

Sans entrer dans une enquête du contenu des réformes économiques de la période après Staline, l'objectif de ce papier est d’attirer l'attention des communistes sur les liaisons organiques entre la diffusion des vues anti-marxistes parmi des économistes Soviétiques à la fin des années 1940 et au début des années 1950, qui ont représenté une restauration de l'économie politique Bogdanoviste-Boukhariniste et 'la science économique' du révisionnisme Khrouchtcheviste-Brezhneviste.

L'ancien, au moins, fut fortement repoussé par l'état Soviétique. Cependant, la mort de Staline a permis à une croissance spontanée et calme loin du Marxisme-Léninisme d'avoir lieu. Elle a permis la construction d'une raison 'valable' pour la survivance de la dictature du prolétariat et ensuite son futur développement comme une nouvelle 'science sociale', qui pouvait mener à la destruction du mode socialiste de production et à la restauration du capitalisme en Union soviétique.

Les déclarations que la dictature du prolétariat avait survécue furent accompagnées par des vues subjectives de la victoire finale et irréversible du socialisme, c'est-à-dire que toutes les possibilités de la restauration capitaliste avaient disparues en Union soviétique. On supposait qu'avec la liquidation des classes antagonistes, de la propriété privée des moyens de production et, aussi, avec la transition finale à la propriété des moyens de production, les différences de classe avaient aussi disparues, c'est-à-dire des classes en général et donc la dictature du prolétariat n'était plus une nécessité désormais. L'existence des différences sociales inhérentes à une société socialiste, leur disparition est effectuée dans le processus d'une action consciente par l'état Soviétique (de tout le peuple) qui avait un impact sur les processus socio-économiques. Le système socialiste est caractérisé par un système de liens sociaux basés sur le collectivisme, l'appui mutuel, la coopération amicale de gens libres de l'exploitation etc. etc. Cependant, dans la structure de ce concept la présence de ' différences sociales’ et leur résolution furent transférées à l’arrière-plan (le principal objectif de la société socialiste être la création de la base matérielle-technique du communisme).

Le processus de la disparition des différences entre la ville et la campagne, entre le travail intellectuel et manuel et les différences sociales entre les ouvriers, les fermiers collectifs et l'élite intellectuelle étaient vues comme un processus continu exempt de toutes contradictions, sauf celles suscitées par le développement technique en soi et la croissance des forces productives. Essentiellement il a été supposé que la transition du socialisme au communisme serait un processus évolutionniste, parce que dans une société socialiste il n'y a aucune contradiction de classe et seulement les différences et les frontières entre les groupes sociaux existants sont effacées.

Les révisionnistes modernes mettent en parallèle la liquidation des antagonismes de classe, comme une conséquence de la liquidation du système capitaliste privé dans l'économie qui permet une expropriation possible du travail des autres, avec la disparition des contradictions de classe elles-mêmes.

'L'antagonisme et la contradiction ne sont pas la même chose. Le premier disparaît, tandis que le dernier existe sous le socialisme.' (Lénine)3

En effet, l'antagonisme et les contradictions ne sont pas la même chose et donc, surmontant le premier ne mène pas au fait de surmonter les autres. C'est le point de départ pour l'interprétation marxiste -léniniste de l'objet de l'économie politique du socialisme. Il doit être noté que les notes de Lénine sur le livre de Boukharine l'Économie de la Période de transition a été d'abord publiée en 1929 et a joué un rôle important dans la critique du Boukharinisme, qui était très répandu parmi les économistes Soviétiques dans les années vingt.

Marx a prévu l'inévitabilité de la liquidation du système capitaliste, son remplacement par un système socialiste et l'établissement de nouvelles relations de production socialistes. La contradiction de base de la forme capitaliste de production est la nature privée de la propriété des moyens de production, qui entre en contradiction avec le caractère social des forces productives qui sont apparues dans l'ancien. Aussi, la liquidation de la forme capitaliste de production passe parla rupture des vieilles relations productives et leur remplacement par une nouvelle et qualitativement différente sorte de relations.

Le remplacement des relations capitalistes de production par des nouvelles relations socialistes se fait au moyen d'une révolution, d’un bouleversement social, c'est-à-dire qu’il arrive dans la forme d'un saut. Les vieilles relations de production se transforment et cessent d'être une forme de développement des forces productives et deviennent un facteur de limitation, ce qui fait qu’une révolution sociale devient objectivement inévitable.

Le remplacement des relations de production capitalistes par les nouvelles relations socialistes arrive au cours d'une révolution. La condition préalable pour la destruction des relations capitalistes est la capture du pouvoir (de l'état) par le prolétariat, qui s’accomplit dans la forme d'un bouleversement violent. De plus, l'expropriation des classes exploiteuses incluant les koulaks est conduit par des moyens violents et sous la contrainte, dans le langage de Boukharine, par la pression extra-économique par le prolétariat représenté par l'état Soviétique.

Mais cela ne signifie pas que toutes les transformations révolutionnaires sont en général accomplies par des bouleversements sociaux violents. La transition qualitative pareille à un saut n'est pas nécessairement accompagnée par des bouleversements sociaux. L'égalisation des transformations révolutionnaires avec des bouleversements violents nous mène à une négation la plus fondamentale de la dialectique du processus non-antagonique, à savoir, l'existence de contradictions entre le vieux et le nouveau, le développement et la mort, la lutte des opposés comme la source du développement de la société socialiste. Les révisionnistes modernes et Boukharine sont d'accord dans le principal – la construction d'une société socialiste sans classe et son développement vers le communisme doit arriver le long d'un chemin évolutif. En élevant le moment de l'unité des classes à une position d'un absolu ils ignorent le moment des contradictions dans une société socialiste.

La lutte des opposés dans la société socialiste Soviétique a un contenu différent sous le capitalisme. Sous le capitalisme les classes qui ont survécu à leur utilité existent et sont capables d'organiser la résistance. Le nouveau développement des forces productives ne peut arriver que sur la condition préalable de la destruction de ces classes, car les vieilles relations de production rendent leur croissance impossible. Les contradictions entre les relations de production et les forces productives sous le capitalisme ne sont pas intensifiées par la force des antagonismes de classe. Mais l'antagonisme et la contradiction ne sont pas une et semblable.

'Les relations socialistes de production, la dictature du prolétariat ouvrent des possibilités infinies pour le développement de la société. Les obstacles qui surgissent dans la voie du développement de la société socialiste sont d'une nature tout à fait différente de ceux sous le capitalisme: ceux-ci sont les restes du capitalisme dans la conscience des gens, des manifestations différentes du sous développement, des valeurs étrangères au socialisme etc., que, si on n’y résiste pas, sont capable de ralentir le développement'.4

La lutte des opposés est différente sous le socialisme, car les conditions existent pour un changement opportun des relations de production traînantes et les rendre en conformité avec la nature des forces productives sans permettre à la situation de se détériorer dans un conflit, car il n'y a aucune classe réactionnaire capable d'organiser la résistance. Le nouveau développement des forces productives sous le socialisme est possible seulement en résolvant ses contradictions, bien que les contradictions ne soient pas antagoniques en nature.

Les révisionnistes modernes sont de l'avis que la victoire finale sur le capitalisme est réalisée en détruisant la propriété privée des moyens de production dans l'économie et voient la liquidation de l'antagonisme de classe comme étant la même que la disparition de toutes les contradictions de classe. Les contradictions capables de ralentir le développement des forces productives disparaissent elles avec la disparition de la propriété privée des moyens de production? La construction du socialisme accomplit-elle son objectif quand les éléments capitalistes dans l'économie sont liquidés?

'...La propriété d'état sur les forces productives n'est pas la solution du conflit, mais elle renferme en elle les conditions techniques qui forment les éléments de sa solution.

'Cette solution peut consister seulement dans le fait que la nature sociale des forces productives modernes de production est effectivement reconnue, que donc le mode de production, d’appropriation et d’échange est mis en harmonie avec le caractère social des moyens de production. Et cela ne peut se produire que si la société prend possession ouvertement et sans détour des forces productives qui sont devenues trop grandes pour tout autre direction que la sienne ....'5

Après tout l'objectif est de rendre le mode de production, d'appropriation et d'échange en 'conformité avec le caractère social des moyens de production.' Donc avec l'existence du secteur d'état et social nous ne devons pas ignorer le secteur de la ferme collective.

'...Bien sûr, nos rapports de production connaissent actuellement une période où ils correspondent pleinement à la croissance des forces productives et les font progresser à pas de géant mais ce serait une erreur de se tranquilliser et de croire qu’il n’existe plus aucune contradiction entre nos forces productives et les rapports de production. Des contradictions, il y en a et il y en aura certainement, puisque le développement des rapports de production retarde et retardera sur celui des forces productives.'6

Il n'est pas possible de ne pas voir dans l'existence de la forme kolkhozienne de la propriété et la circulation des marchandises les éléments qui ralentissent le développement des forces productives comme la pratique économique Soviétique de l'ère de l’après-Staline montre ( la chute continue des taux de croissance de l'économie) que c’est possible seulement sur la base de la promotion de la propriété kolkhozienne au niveau de la propriété du peuple entier et substituer également le système de l’échange des produits à la circulation des marchandises.

C’est précisément dans le dépérissement des relations marchandises-argent comme forme de liens économiques que nous voyons la création d'une des conditions préalables nécessaires pour la destruction finale de différences de classe dans une société socialiste. Les idéologues soviétiques de l'ère après-Staline ont considéré le travail en Union soviétique comme directement travail social, une contradiction saisissante, quand tout ce qui est produit en Union soviétique selon eux a pris la forme d'une marchandise. Ils n'ont pas vu aucun fondement pour le renforcement de valeurs étrangères au socialisme dans le fonctionnement des relations marchandises-argent.

III

Il a été supposé que l'état Soviétique de par sa vraie nature était capable d'organiser les forces productives. Dans l'ensemble l'étude du système des forces productives a arrêté de jouer le rôle dans l'économie politique que les classiques avaient distingué. Les économistes Soviétiques de la période de l’après-Staline avaient en grande partie arrêté de voir les relations de production comme un objet de l'économie politique du socialisme ou, au mieux avaient seulement partiellement préservé la formulation de l'objet de l'économie politique marxiste-léniniste et avaient poussé au premier plan le problème de l'organisation des forces productives. Il doit être noté que les économistes Soviétiques n'ont jamais considéré la question de l'objet de l'économie politique du socialisme comme une chose terminée comme cela est évident des discussions théoriques directement jusqu'à la période de la perestroïka. Non, c'était juste l'aspect formel du problème. De notre point de vue les idéologues Soviétiques ont commencé leur enquête de la nécessité d'une transition à un état de tout le peuple, l'absence de contradictions de classe avec toutes ses conséquences, particulièrement l'interprétation anti-marxiste de l'objet de l'économie politique du socialisme.

Une thèse qui a été très largement acceptée parmi les économistes Soviétiques de l'ère après-Staline était que les classiques avaient laissé la question de l'objet de l'économie politique du socialisme non résolue, que seulement ' un développement créateur 'du Marxisme-Léninisme permettrait l'achèvement de la formulation théorique du concept de la transformation du socialisme au communisme. C'est ainsi qu’ils ont considéré les formulations théoriques des années 1950 et antérieurement, qui ont embrassé le concept d’un état de tout le peuple comme l'accomplissement théorique le plus grand.

La détermination de l'objet de l'économie politique du socialisme est très importante pour l'exposition théorique du concept de transition du socialisme au communisme et déterminer les voies pour développer les catégories de l'économie politique du socialisme. La tendance d’introduire des relations marchandises-argent a été accompagnée de la part des économistes par une attitude dédaigneuse envers un examen du système des relations entre les gens.

Une étude des relations de production fut forcée à l’arrière-plan et en attendant, la plupart des théoriciens étaient venus à un accord quant à une modification et à l'élargissement de la définition de l'objet de l'économie politique du socialisme.

Staline dans ses observations sur Yaroshenko avance la définition classique de l'objet de l'économie politique:

'L’objet de l’économie politique ce sont les rapports de production, les rapports économiques entre les hommes. Ils englobent: a) les formes que revêt la propriété des moyens de production; b) la situation des différents groupes sociaux dans la production et leurs relations réciproques ou pour reprendre l’expression de Marx, «l’échange de leurs activités» qui découlent de ces formes; c) les formes de répartition de produits, qui en dépendent entièrement. C’est tout cela qui dans son ensemble, est l’objet de l'économie politique.'7

Naturellement, la définition donnée par les classiques et avancée par Staline pendant les discussions économiques du début des années 1950, pour les raisons que nous comprenons, n'aurait pu satisfaire les idéologues et les créateurs du concept de l'état de tout le peuple. Cette définition a été considérée par les théoriciens de la fin des années 1950 comme unilatérale, autrement dit primitive. À propos, c’est seulement dans cette sphère qu’ils voient le caractère primitif et le dogmatisme de Staline dans l'interprétation des classiques. Pour Ostrovityanov Staline a semblé être brute et obtus. Staline n'a pas compris les changements importants de la base économique à la nouvelle étape du développement, qui a mené à une revue du rôle et de la place des catégories de l'économie politique, particulièrement des relations marchandises-argent. Ils ont obstinément continué à affirmer que l'absence d'appropriation capitaliste privée du travail a mené à la disparition de tous fondements pour toutes contradictions, qui avaient un impact direct sur la question de l'objet de l'économie politique du socialisme.

Il était généralement dit (et l’est toujours) qu’ayant avancé sa définition, Staline a montré comment superficiel et dogmatique était son interprétation des classiques, son incapacité à comprendre les lois de base du développement historique de la société à la nouvelle étape de développement. En se justifiant de cette façon, les avocats de cette vue ont voulu se mettre au-dessus de la lutte intransigeante entre les deux systèmes mutuellement exclusifs de pensée, entre la ligne cohérente de Lénine et la ligne révisionniste de Bogdanov et de Boukharine qui était étrangère à l'esprit du Marxisme et quia simplement vulgarisé et nié le Marxisme.

Les idéologues opportunistes de la période Khrouchtchev-Brezhnev, en critiquant l'aile droite par des mots et étant seulement formellement d'accord quelque peu avec Staline, ont considéré les opinions de ce dernier comme très limitées et remplies de défauts sérieux. Ils ont allégué que le concept de Staline n'était pas adéquat aux nouvelles conditions de l'étape de l'après-guerre quand de nouveaux mécanismes étaient entrés en opération, dont une analyse a pu être faite seulement après la mort de Staline.

En effet en niant Staline, ils niaient Lénine. Ce qu’ils ont appelé le développement du Marxisme n’était rien qu'une réincarnation désolée de l'économie politique Bogdanoviste-Boukhariniste, que par sa vraie nature de classe, l'objectif était de détruire le Marxisme en ' le noyant dans les problèmes techniques et le contournant de la thèse centrale – l'examen des relations sociales entre les gens au cours de la production. Boukharine a été ressuscité sans le dire officiellement.

Les classiques et Staline ont considéré le système des relations de propriété comme partie des relations de production et ont dit que le premier jouait un rôle de détermination dans la totalité des relations socio-économiques. Beaucoup de théoriciens en acceptant les propositions non scientifiques concernant la structure de la propriété socialiste où aucune différence n'a été reconnue entre les formes collectives de propriété et celle de l’état toutes les deux étant considérés comme socialistes, sont arrivé à la conclusion que la structure des relations de production avait subi un changement, qui a déterminé la direction que le savant Soviétique et les études de recherche doivent suivre.

Les Khrouchtchevistes étaient insensibles à la critique de Yaroshenko. Les Brezhnevistes en ont simplement tout oublié.

'L'erreur principale du Camarade Yaroshenko, c’est qu’il s’écarte du Marxisme quant au rôle des forces productives et des rapports de production dans le développement de la société, qu'il exagère énormément le rôle des forces productives et minimise pour autant celui des rapports de production pour finir par déclarer que sous le socialisme les rapports de production font partie des forces productives.'8

Alors Staline cite Yaroshenko lui-même:

'... les rapports de production des hommes deviennent partie de l'organisation des forces productives, comme un moyen, un élément de leur organisation.'9

Le Yaroshenkoisme s'est plus loin manifesté résultant directement d’une tendance s'étendant parmi les économistes Soviétiques à employer des catégories capitalistes dans l'économie socialiste jusqu’à traiter le travail sous le socialisme comme une marchandise etc.

Les Khrouchtchevistes se sont formellement dissociés du Yaroshenkoisme. Alors qu’est ce que les opportunistes ont-ils fait? Les idéologues Khrouchtchevistes ont mentionné Marx et ont soutenu que les relations de production ne peuvent pas être examinées en les isolant des forces productives, mais dans leur rapport mutuel, avec l'accent spécial sur le moment de leur unité. Plus loin il a été ouvertement déclaré que l'économie politique comme une discipline scientifique ne pouvait pas se limiter seulement à un examen des relations de production. Ils ont observé qu'un élargissement de l'objet de l'économie politique ne signifiait pas de l'égaliser avec la science de l'économie en général. Cela a été fait ainsi afin d'éviter une interprétation 'non scientifique' de l'objet de l'économie politique par des économistes particuliers. Ostrovityanov et compagnie avaient avec grande perfection appris, sous le déguisement 'du Marxisme-Léninisme', à cacher la résurrection de l'enseignement de Bogdanov et de Boukharine, en conséquence nous voyons une lutte du révisionnisme contre le révisionnisme. Et le parti et les gens doivent maintenant être obligés de les remercier.

Il peut être affirmé avec pleine confiance que la grande majorité des économistes de l’après Staline ont convenu de la nécessité d'élargir la sphère de l'objet de l'économie politique en général et de l'économie politique du socialisme en particulier. Ils ont trouvé la définition classique inadéquate et ses limites ont été attribuées à Staline (et pas à Lénine, à Marx ou à Engels). C'est exactement ce qui a empêché la science de l'économie d'examiner les relations de production et des forces productives dans leur dépendance mutuelle. Formellement, quoique paradoxalement, cette formulation a permis la possibilité d'examiner la forme du développement de la production matérielle en l’isolant mécaniquement de son contenu comme sa forme passive.

Les révisionnistes contemporains supposent que les relations de production doivent être examinées dans leur rapport organique et leur interaction mutuelle avec les forces productives, avec accent spécial sur le moment de leur unité. Unetelle formulation avancée est isolément une exigence inutile. Marx a considéré les relations de production comme 'une forme' de développement social de production10 et, donc, a proposé de les examiner, conformément à la méthode dialectique d’une interaction entre la forme et le contenu. Les idéologues, selon les préceptes de leurs réformes, ont formulé leur thèse, qui a mené à l'affirmation de la nature passive des relations de production et leur absorption par les forces productives. Staline a remarqué cette tendance parmi des économistes Soviétiques et a fait les remarques que:

'Ils sont (les rapports de production et les forces productives, le rédacteur) deux aspects différents de la production sociale, bien qu'ils soient indissolublement liés entre eux. Et c’est parce qu'ils constituent deux aspects différents de la production sociale, qu’ils peuvent exercer une action réciproque. Affirmer que l’un de ces aspects peut être absorbé par l’autre et devenir partie intégrante de celui-ci c’est pêcher de la manière la plus grave contre le marxisme.'11

L'interprétation mécanique a été faite de la thèse classique que les forces productives sont les forces les plus mobiles dans le développement social et que le nouveau système économique existant (l'absence de contradictions de classe etc.) a mené à attribuer un rôle subalterne à celui de forces productives. La conclusion:

'L'économie politique examine l'aspect social de la production, qui existe comme un système de relations économiques dans son unité et son interaction avec les forces productives. Dans une telle analyse les relations de production sont manifestement une forme sociale de fonctionnement et de développement de la production matérielle.'12

Dans la structure du nouveau concept de la société socialiste la définition donnée est conforme en essence à la définition donnée par Yaroshenko.

Au lieu d'une économie politique Marxiste ... 'nous avons' quelque chose dans le genre de "la Science générale de l'organisation " ' de Bogdanov.13

Qu’est ce qu’il reste donc alors de l'enquête Marxiste dans les relations entre les gens au cours de la production, si ces relations sont juste une forme des forces productives et n'ont aucune possibilité d'un impact inverse sur ces dernières? Les relations de production deviennent une forme passive de son contenu – les forces productives. Que reste-t-il, alors, de l'interaction dialectique entre les relations de production et les forces productives à la suite d'une interprétation si mécanique de la corrélation entre la forme et son contenu?

Il s'avère que la déclaration 'La forme du processus social de la production' est égale à 'La forme sociale du fonctionnement et du développement de la production.' Tout cela revient au même: la conformité est égale à la subordination. Selon Marx les relations de production se conforment à la nature des forces productives. Les révisionnistes d’aujourd'hui considèrent l'unité avec les relations de production dans une unité exagérée avec les forces productives et concluent que les premières sont une forme sociale du fonctionnement de la production matérielle et arrivent par conséquent à être subalterne à ces dernières. Ce que nous avons c’est que les relations de conformité sont transformées en relations de subordination.

'Les Forces productives sont fusionnées avec les relations de production.'14

Voici une comparaison 'de la fusion et de l’unité de Boukharine’ avec les hommes sages des réformes de Khrouchtchev et Brezhnev.

Naturellement, un examen des relations de production ne peut pas être fait en les isolant de ces conditions nécessaires par lesquelles elles sont facilitées, séparément du mode de production se conformant avec le système socio-économique donné etc. Nous considérons le dernier être évident en soi, comme c'est inhérent à la méthodologie marxiste. C'est précisément à cause de cela que nous pouvons voir dans l'absolutisation 'de l'unité' des relations de production et des forces productives rien qu’un essaie de déplacer l'enquête sur les relations de production dans l’arrière-plan et l'apporter dans la subordination à la rationalisation de forces productives. Cela ne peut pas être autrement. Quel est le besoin alors de développer 'avec créativité' le Marxisme le long de ce chemin?

En général, il est approprié d'établir que les économistes de l’après-Staline ont considéré l'objet de l'économie politique, les relations de production entre les gens comme la forme passive de la production sociale. Cela a mené à la subordination de l'examen des relations de production aux problèmes d'organisation raisonnable des forces productives, aux problèmes du progrès technique, aux questions de planification etc. Cela a mené à une négation des relations de production comme un objet d'étude indépendante.

Et tel était, finalement, l'objectif d'Yaroshenko.

IV

Le pas le plus important vers l'établissement de la nouvelle économie politique fut l'évolution des vues sur le rôle de l'état Soviétique, sa capacité d'influencer les processus économiques. Les activités de l'état Soviétique dans l'organisation économique, incarnées dans sa politique économique étaient un facteur déterminant sous le socialisme. La politique économique a embrassé toutes les sphères de la vie économique dans le pays. L'expérience de la construction du socialisme en Union soviétique l’a prouvée de façon éclatante. La place des politiques économiques de l'état Soviétique, la corrélation entre la superstructure et sa base économique est une question d’une signification fondamentale.

La victoire écrasante sur le fascisme a été accomplie sous un régime économique stable qui a donné un avantage considérable à l'industrie militaire Soviétique sur celle de l’Allemagne, qui avait à sa disposition presque toutes les ressources humaines et économiques de l'Europe. La victoire convaincante sur le Nazisme et dans son sillage le dépassement des plans pour la restauration de l'économie du peuple ont été des faits qui furent la preuve évidente de la supériorité du mode socialiste de production sur le capitalisme. C'est le matériel historique concret dans la structure duquel nous sommes obligés de conduire notre enquête de l'évolution des vues sur le rôle de l'état et de ses capacités d'empiéter sur la vie sociale et, particulièrement économique. En effet, les conditions préalables pour une interprétation de cette question étaient nombreuses et évidentes en soient ce n'était pas sans base qu’existait l’opinion que l'état était tout-puissant. Ce qui était inattendu et absolument nouveau dans l'histoire de la science Soviétique était l'échelle de ces vues subjectives et volontaristes en économie politique qui ont embrassé la gamme entière des sciences sociales.

En économie politique les travaux de N. Voznesensky sont très importants.

Qui était N. Voznesensky?

Voznesensky était un économiste, un membre du parti, un membre de l'Académie des Sciences depuis 1940, on lui a attribué deux Ordres de Lénine, il fut le Président du Gosplan de 1938 à 1949, un Membre du Politbureau du C.C. du Parti communiste de Toute l'Union (b) depuis 1949.Voznesensky fut l’auteur de Travaux économiques divers, y compris le travail acclamé 'l’Économie de Guerre de l'URSS dans la Période de la Grande Guerre Patriotique' (1947). Il ajouté un rôle très positif dans les années 1930 dans la création de l'économie politique du socialisme et dans la lutte contre le Boukharinisme dans la sphère de la théorie économique.

La raison de son déplacement du poste de président du Gosplan fut la réforme des prix du gros du 1er janvier 1949. Les prix du gros pour les produits industriels, le transport et les services ont été relevés en moyenne par deux fois au dessus du niveau existant,ce qui a été confirmé par les documents des archives du Gosplan touchant à l'année 1949. Dans son essence la réforme a signifié une fin des subventions à l'industrie lourde et la transition au système de distribution selon le travail entre les secteurs et les branches de l'économie nationale conformément à la loi de valeur. Donc, le principe de la rentabilité a été présenté sur une grande échelle dans le fonctionnement des entreprises publiques comme un levier central de production et pour augmenter la productivité du travail.

Telle est la signification d'un changement universel des prix et l'amenant en conformité à leur valeur, au prix de production (le coût de production + le bénéfice moyen). Le cas de Voznesensky jette de la lumière sur quelques questions très peu claires, au moins il devient clair que Staline n'est pas devenu 'jaloux' de lui, ce qui est prétendument devenu la cause de son déplacement de divers postes . À ceci doit s’ajouter la dissimulation de matériels importants par Voznesensky touchant au fonctionnement du Gosplan.15

De plus, selon l’évidence de documents, Staline en 1949 a d'abord compris le sérieux du problème, qui a ouvert la voie à l'écriture de «Les Problèmes économiques» et à une interprétation plus mûre du problème de la construction du communisme en économie politique.

Tout le futur fonctionnement du Gosplan a été limité à l'élaboration de plans pour une diminution lente des prix qui avaient été introduits le 1er janvier 1949, un processus qui a continué jusqu'à la mort de Staline. Il n'a pas été considéré possible d'immédiatement baisser les prix au niveau de 1948. Ce processus a été projeté pour être achevé en plusieurs années.

Déjà le 13 mars 1949 une déclaration a été faite (quelques semaines avaient passées après que les réformes furent introduites, ayant été planifiées sans la connaissance de facto de Staline et du Conseil des Ministres) quant au déplacement de Voznesensky du poste de Président du Gosplan et aussi comme membre du Politbureau. Seulement en novembre-décembre 1949 Voznesensky fut arrêté avec son frère et le groupe de Kouznetsov, Pochkov, Popov et Radikov. L'allégation d'avoir passé des documents secrets du Gosplan à un état étranger a été aussi faite. Voznesensky a été condamné à mort en 1950 pour trahison de la patrie et exécuté le 30 septembre 1950. On a confondu le cas avec la prétendue 'affaire de Léningrad', ce qui a empêché plusieurs de connaître les raisons réelles pour le déplacement de Voznesensky du poste de Président du Gosplan. Les autres membres du' groupe de Leningrad 'ont été réhabilités après la mort de Staline. Popov a été nommé Ambassadeur en Pologne en 1953, Shikin a été décoré par une médaille en 1954.

Plus tard N. Voznesensky a été déclaré pour avoir été illégalement persécuté.16

Dans 'l'Économie de Guerre de l'URSS pendant la Grande Guerre Patriotique' Voznesensky a reproduit l'approche anti-marxiste de l'interprétation du rôle de l’État dans l'économie et a joué le plus important rôle dans la diffusion du subjectivisme et du volontarisme dans la science économique et a légitimé la nouvelle pensée théorique.

N. Voznesensky fut un prophète de la pensée anti-marxiste de la période de l'après-guerre. Il a couvert une gamme de questions fondamentales de l’économie politique, y compris la question du rôle et de la place de l'état dans une économie socialiste:

'Dans l'économie Soviétique la source du mouvement et du développement de l'économie nationale est l'état Soviétique qui conduit la planification.'17

Plus loin N. Voznesensky avance sa propre définition de l'objet de l'économie politique: '...la planification socialiste, basée sur une utilisation et une application rationnelle des lois économiques de la production et de la distribution, est elle-même une loi sociale du développement et en cette capacité devient l'objet de l'économie politique.'18

Tel que mentionné plus tôt l'objectif de ce travail est de tracer le lien organique entre l'établissement d'un nouveau système officiel de vues en économie politique avec la restauration de formulations anti-marxistes concernant les questions fondamentales qui ont précédé le premier et qui sont contenues dans la littérature de ce temps-là. Beaucoup d'économistes après la mort de Staline ont commencé à ouvertement déclarer l'illégalité du déplacement de Voznesensky de tous les postes qu'il avait tenus, voyant en lui un croisé pour la cause de la victoire du ' concept créateur ', qui a surpassé tout le précédent développement de la pensée officielle sur les questions de l'économie. Il n'est pas surprenant que Voznesensky a été réhabilité très tôt après la mort de Staline (même avant le XXème Congrès) et avec lui fut réhabilité son concept du rôle de la planification de l'état qui a conduit à repenser la question la plus fondamentale de l'économie politique- son objet.

Les raisons réelles pour le déplacement de Voznesensky n'ont pas été révélées ni en 1949 ou 1950 ni en effet en 1951. Son nom a été formellement enlevé des pages des publications scientifiques, mais en réalité, les vues anti-marxistes de Voznesensky sont devenues très répandues parmi les principaux économistes de ce temps-là (nous demandons aux communistes d’étudier les matériels des discussions de 1951 au temps de la mort de Staline) et n'ont pas été critiquées jusqu'à la publication du travail de Staline. En effet la situation dans les cercles universitaires était devenue hors contrôle vers le commencement des années 1950.

Voici la preuve:

'Le journal Voprosi ekonomiki non seulement n'a pas dénoncé les concepts subjectifs et idéalistes dans la sphère de l'économie politique, mais a fourni l'espace pour la propagande de ces vues incorrectes. Les rédacteurs du journal Voprosi ekonomiki ont fait une erreur sérieuse, en imprimant un éditorial qui a entassé des éloges qui touchent près qu’aux cieux sur le travail anti-marxiste de N. Voznesensky, qui n’était rien moins qu'un mélange de vues volontaristes sur le rôle de l'état et du plan dans la société Soviétique et qui faisait un fétiche de la loi de valeur, qui a été considérée pour être, comme étant, le régulateur de distribution du travail parmi les branches de l’économie nationale. Certains des employés de l'unité de la rédaction du journal Voprosi ekonomiki ont commencé à croire tellement dans 'le Marxisme' du travail anti-marxiste de Voznesensky qu'ils ont commencé à citer différentes cotations de son livre dans les pages du journal.'19

Comme nous le constatons, le concept Khrouchtcheviste-Brezhneviste du rôle de l'état dans les processus économiques avait ses racines directes dans les formulations non scientifiques et anti-marxistes de la fin des années 1940 et du début des années 1950 qui ont été soumises à une critique sévère de la fin de 1952 à mars 1953.

Les activités de l'état dans la planification ont été considérées par les économistes de l’après-Staline comme ' une source de mouvement et de développement de l'économie nationale 'absolutisant ainsi l'état Soviétique. L'élément qui pouvait considérablement ralentir le développement des forces productives a été ignoré. L'état Soviétique était dans une position pour accomplir, à son propre gré, l'objectif de la transition à une économie Communiste par une organisation rationnelle des forces productives et en planifiant l'exploitation des ressources disponibles, sans aucun souci des lois objectives du développement ou du fait que sous le socialisme existe encore une économie de marchandises et la propriété collective, que déjà aux années 1950 étaient devenue un frein au nouveau développement.

Il devient clair qu'ayant déclaré l'absence de contradictions de classe, l'absence de contradictions substantielles entre le développement des relations de production et des forces productives, les obstacles ont été balayés pour la diffusion et l'élargissement de la sphère d'opération des relations marchandises-argent (formellement la force de travail n'était pas considéré comme une marchandise jusqu'au temps de la perestroïka), même à la mesure de considérer l'économie socialiste comme une économie marchande. La place centrale dans le cas d’élargir la sphère d'opération des catégories de l'économie de marchandises dans l'économie Soviétique a appartenu au concept qui a exagéré le rôle de l'état et sa capacité d'empiéter sur l'économie nationale, qui n'était qu'une distorsion du concept marxiste -léniniste de l'impact inverse de la superstructure sur la base économique. La critique la plus remarquable de cette vue a été faite pendant la courte période de la fin de 1952 à mars 1953.

'Ces employés ont commencé à penser que puisque l'anarchie de production et la compétition ont disparues comme une loi de développement, que puisque la nature spontanée de la vie sociale a été remplacée par le développement projeté de l'économie et que le rôle des organes du parti et de l'état , guidant la société a considérablement augmenté, donc la société dans la forme de l'état est capable d'organiser la vie économique selon sa propre volonté sans considérer les lois objectives du développement économique. Comme l'impact inverse de la superstructure sur la base grandit sous le socialisme cela a servi de raison pour plusieurs employés à voir les activités organisationnelles économiques de l'État Soviétique comme une source de développement économique et de développement économique de la société qui est la base primaire pour l'existence de la société, ils ont commencé à compter comme quelque chose de secondaire et dépendant complètement de la volonté de l'état'.20

La fonction de l'état tout-puissant qui déjà n'accomplissait pas sa fonction de la dictature du prolétariat a été divisée en deux groupes – spécifiquement politique et spécifiquement économique – qui ont formé ses politiques économiques. Formellement les forces productives ont agi réciproquement par les relations de production avec la superstructure qui était soumise à l'influence de l'état Soviétique. Une telle formulation ne s'est certainement pas conformée aux perceptions marxistes-léninistes sur la machine d'état en général et la période de transition en particulier malgré toutes les affirmations de l'ambiguïté et même de la nature contradictoire des classiques sur cette question. Un tel concept de la division des fonctions de l'état en deux groupes brusquement définis a ouvert des possibilités pour l'examen des processus économiques en les isolant du contenu politique et de classe de l'état Soviétique. On a vu la base économique comme un tout unifié, contrôlé par le plan et conçu par l'état tout-puissant sans classe. En conséquence la planification et les activités organisationnelles de l'état ont été alors isolées de ses activités politiques.

La division des fonctions de l'état était maintenant introduite. Plus la politique économique de l'état de facto est devenue l'objet principal de l'économie politique.

En outre, la discussion fut centrée autour de l'inclusion de la politique de l'état dans l'objet de l'économie politique. Il y a eu quelques économistes, qui toujours ont formellement maintenu que la politique de l'état, faisant partie de la superstructure ne doit pas être incluse dans l'objet de l'économie politique, mais doit être étudiée par d'autres sciences sociales. Mais il y en a eu d'autres qui ont considéré la politique économique comme un des éléments de l'économie politique du socialisme. Ces derniers ont ouvertement accepté le concept Bogdanoviste-Boukhariniste dans la formulation de l'objet de l'économie politique du socialisme donnée par Voznesensky:

'Certains économistes arrivent à la conclusion que la politique économique de l'état est la partie la plus importante de la composition de l'objet de l'économie politique.

Cette théorie a reçu une approbation assez répandue.'21

Ici nous avons, ni moins et ni plus, une lutte entre des tendances diverses qui avaient pour leur base le concept de Voznesensky du rôle de l'état. Toute la tapisserie de l'économie politique 'contemporaine' est pleine des vues anti-marxistes qui ont fourni les conditions préalables adéquates pour la mort de l'économie politique comme discipline scientifique.

Les idéologues officiels de l’après-Staline ont seulement formellement rejeté Boukharine. Ils étaient devenus ses partisans. La critique de l'interprétation de Staline des principes de base de l'économie politique Marxiste était plein d'obstacles pour le développement des forces productives. Les idéologues officiels avaient ressuscité, dans le système des sciences sociales Soviétiques en économie générale et politique particulièrement les propositions fondamentales des théoriciens de la fin des années 1940 et du début des années 1950 qui furent, dans leur propre temps soumis à une critique scientifique sévère par Staline. La diffusion de ces concepts a frayé la voie pour la négation de l'existence de contradictions substantielles dans le processus de croissance, contradictions non antagoniques inhérentes en Union soviétique et cela a inévitablement mené à la Restauration de l'ordre capitaliste.

Les communistes contemporains doivent être très clairs que l’économie politique après-Staline a accepté comme sa base une subordination factuelle des relations de production aux forces productives. Les objectifs des idéologues de Khrouchtchev étaient de faire des relations de production un composant des forces productives et de l’organisation et de la planification de leur croissance comme le problème principal faisant face à la société. 'Les accomplissements' théoriques de la deuxième moitié des années 1950 sont devenus le cœur qui a produit l'économie politique de Brezhnev, qui continue toujours à exister dans ses formes diverses dans le mouvement communiste contemporain.

Nous, des Marxistes, ne considérons pas le système socio-économique socialiste comme une formation socio-économique séparée, comme cela est accepté par les révisionnistes. Nous considérons l'objectif principal du socialisme pour étant la destruction des contradictions de classe existantes et non tant l'organisation rationnelle des forces productives. Dans le langage de l'économie politique il peut être dit que l'objectif de la construction communiste consiste à amener les relations de production, qui traînent en arrière en conformité avec les forces productives en croissance. Cela exige un examen compréhensif des relations de production.

Références

1. ‘L’Économie Soviétique en Danger', dans 'les Écritures de Léon Trotski', [1932], New York, 1973, p. 274.

2. Vijay Singh, 'Staline et la Question du 'Socialisme de Marché' en Union soviétique après la Deuxième Guerre mondiale', Papier soumis au Séminaire 'Staline Aujourd'hui', Moscou. 1994, Revolutionary Democracy, Vol. No. 1, avril 1995, pp. 4-5.

3. V.I. Lénine, ' Leninskii sbornik ', Vol. XL, p. 391.

4. M.M. Rozental, 'Marksistskii dialekticheskii méthode', Moscou, 1952, p. 300.

5. F. Engels, 'Anti-Dühring', Moscou, 1975, p. 318.

6. J. Staline, 'les Problèmes Économiques du Socialisme en URSS', Moscou, 1952, p. 75.

7. Ibid., p. 81.

8. Ibid., p. 66.

9. Loc. cit.

10. Marx et Engels, 'Oeuvres complètes’, (en russe), Vol. 13, p. 7.

11. J. Staline, o. cité., p. 70.

12. 'Politicheskaya ekonomiya, ' Vol. 3. Moscou, 1979, p. 317.

13. J. Staline, o. cité., p. 71.

14. V.I. Lénine, o. cité., Vol. XL, 'Zamechaniya k knige N.I. Bukharina Ekonomika perekhodogo perioda’, p. 392.

15. Vijay Singh, o. cité., p. 15.

16. W.B. Bland 'la Restauration du Capitalisme en Union soviétique', Wembley, 1980. Voir l'Annexe 3, pp. 332-356. Nous exprimons notre gratitude à Bill Bland pour avoir mis à notre disposition des matériels de valeur qui permirent de jeter quelque lumière sur le cas très compliqué de Voznesensky.

17. N. Voznesensky, 'Voennaya ekonomika SSSR v période otechestvennoi voiny', Moscou, 1948, p. 150.

18. Ibid., p. 151.

19. Voprosi ekonomiki, 'Élimination des Erreurs et Amélioration du Travail d'Économistes Soviétiques’, No. 1, 1953, p. 4.

20. P. Yudin, 'le Travail de Staline les Problèmes Économiques de Socialisme en URSS – Base du Nouveau Développement des Sciences humaines', No. Kommunist 3, 1953, p. 45.

21. 'Istoriya politicheskoi ekonomiki sotsializma', Léningrad, 1983, p. 42.

Traduit du Russe à l’Anglais par Tahir Asghar.
Traduit de l’Anglais au Français par le Dr Adélard Paquin.

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