Deux Critiques Contemporaines du Vingtième Congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique

Traduit par le Dr Adélard Paquin

Les thèses du Vingtième Congrès du PCUS en 1956 ont gagné l'appui non seulement d'un certain nombre de partis, qui plus tard s’en sont distancés eux-mêmes en partie, le Parti Communiste de Chine, le Parti Communiste du Vietnam et le Parti des Travailleurs de Corée mais aussi le Parti du Travail d'Albanie qui a mené le combat contre les positions du PCUS de l'intérieur du Kremlin lui-même à la réunion des 81 Partis Communistes et Ouvriers en 1960 et qui a ensuite étendu cette lutte pour embrasser la gamme entière du révisionnisme moderne.

Dans ce contexte les articles de Neil Goold et Moni Guha représentent un accomplissement substantiel. Encore plus car toutes les deux critiques ont été publiées à la suite du Vingtième Congrès et sont allées à la presse avant la publication du 'Discours Secret' de Khrushchev à ‘New York Times' en juin 1956.

L'information suivante sur Neil Goold est tirée du livret des trois articles par lui intitulés ‘Le vingtième Congrès et Après' qui fut réimprimé par la défunte maintenant organisation Communiste Britannique et Irlandaise en 1973. Neil Goold était un Irlandais qui a vécu et travaillé en Union soviétique de 1929 aux années 30 et qui a marié une russe. Il devint un communiste et a appliqué pour devenir membre du PCUS. On lui a suggéré qu'il devait retourner en Irlande et joindre le Parti communiste d'Irlande. Il était actif dans le PCI de 1937 à 1939 lorsqu’il fut interné dans le camp de concentration Curragh au début de la guerre. À sa sortie de prison il s'est opposé au CCPP pour s’être dissous lui-même comme sa direction n'était pas préparée à mettre en oeuvre une politique internationaliste d'appui pour le front uni contre le fascisme après l'invasion Nazie de l’URSS en 1941. Une telle politique serait allée à l'encontre de la politique de neutralité de Valera qui était compatissante à l'idée d'une alliance avec l'Allemagne Nazi contre la Grande-Bretagne. Au début des années 1950 Neil Goold était actif dans la Connolly Association à Londres où il est entré en conflit avec l'opportunisme de C. D. Greaves. En avril, 1956 il a publié l'article publié ci-dessous. L’année suivante ayant rétabli contact avec sa femme et son fils il est retourné en Union soviétique.

En 1956 le Parti communiste de l'Inde au Bengale Ouest a été divisé en deux sections, les Dangeites qui étaient les avocats de la Démocratie Nationale et un deuxième groupe qui a soutenu la conservation du programme de la Démocratie Populaire. Le rapport de Khrushchev a été accueilli par les partisans de Dange et fut opposé par les Anti-Dangeites. Face à une vague de ressentiment parmi les rangs, le CCPP a à la hâte organisé une réunion du Corps Général

La direction des deux groupements a réduit la question du Vingtième Congrès à un simple question de soutien ou d’opposition à Staline. C'était Moni Guha, ensemble avec quelques camarades, qui ont protesté contre cette méthode de présentation de la question et trouve en ceci la signification politique et idéologique: ils ont argumenté que la question à charge était les principes et l'idéologie du Marxisme-Léninisme. Dangeite et anti-Dangeite ont fait front commun contre cette compréhension. ‘Un Comité pour la Défense du Marxisme-Léninisme et de Staline’ a été formé sur l'initiative de Moni Guha et un prospectus a été distribué parmi les communistes dans lequel il a été explicitement soutenu que ‘le 20ème Congrès est le Congrès du Révisionnisme et il doit être battu comme Lénine s'est battu contre la Seconde Internationale et la Sociale Démocratie’ (Cette ligne a été incorporée dans la Préface du livre ‘Vingtième Congrès et Staline'). L'agitation avait un impact tel que la direction du CCPP a été contrainte d’organiser un forum ouvert. Mais c'était dans 'Parichaya', un magazine littéraire qui était pratiquement contrôlé par le groupe Dangeite. Le premier article au forum ouvert a été écrit par Saroj Acharva, un intellectuel Marxiste renommé, défendant le Vingtième Congrès et diffamant ‘la méthode mécanique sans vie de Staline'. Le deuxième article, celui de Moni Guha dénonçait le 20ème Congrès comme le Congrès du Révisionnisme et soulignait le besoin primordial de le combattre. Le troisième article était de Abdul Momin, victime de la période Ranadive, ex-secrétaire-général du B.P. T U. C., ex-membre du Comité Provincial du CCPP et la figure légendaire de la Grève Carter Calcutta. Il doit être noté que les Camarades Moni Guha, Momin et Satya Gupta (un fonctionnaire de 'Parichaya') ont conjointement projeté le contenu de leurs articles. Après la publication de l'article de Abdul Momin, les autorités 'Parichaya' ont brusquement fermé le forum ouvert sans assigner aucune raison, étant probablement sous l'influence de l'article Chinois, ‘Sur l'Expérience Historique de la Dictature du prolétariat’ qui a soutenu et développé les thèses de Khrushchev. Cependant, Camarade Satya Gupta fut capable de publier son histoire ‘la Conversation des Morts – Marx, Engels, Lénine et Staline’ sur le Vingtième Congrès. L'article de Moni Guha publié ci-dessous fait partie d'un plus long morceau publié en juillet 1956 au Bengali; il est réimprimé de la traduction anglaise publiée dans le Prolétarien Path, Vol. 1, No 4, juin 1994, pp. 40-46.

I – le Vingtième Congrès et Après

Neil Goold

Quelle est la signification des discours et des résolutions du XXè Congrès du Parti Communiste soviétique? C’est qu’une faction opportuniste a temporairement gagné le contrôle de l'appareil du Parti et espère, par des méthodes Titistes, restaurer le capitalisme en Union soviétique. La campagne de diffamation de Staline, qui a commencé d’une manière couarde et conspiratrice, se manifeste maintenant ouvertement, encouragée par l'appui de faux communistes et de renégats dans les pays étrangers et se montrent pour ce qu'elle est – une attaque de la ligne générale du Parti Communiste, qui a conduit le peuple Soviétique à la victoire. Quand un acte contre-révolutionnaire est posé, la discussion sur les méthodes au moyen desquelles il a été effectué ne doit pas détourner notre attention de la nature de l’acte contre-révolutionnaire en lui-même. Malenkov, Mikoyan, Khrushchev, sont coupables d'un acte contre-révolutionnaire qu'ils essayent de dissimuler en parlant de direction collective et de combat contre le culte de l'individu.

Sans perdre de vue le point principal, à savoir la révision du Marxisme que les adversaires de Staline dans le parti ont essayé de faire progresser de son vivant et que, maintenant qu'il est mort ils espèrent effectuer, il serait utile de considérer brièvement les deux slogans principaux qui ont été avancés.

La Direction Collective

La direction collective est l'idée de base qui sous-tend le Parti communiste et a toujours été ainsi. Le parti est formé de la réunion volontaire des membres les plus avancés du prolétariat et d'autres éléments, en particulier les paysans, qui ont lié leur sort à la classe ouvrière et ont adopté son point de vue. Formulant une politique unique, par le principe du vote à la majorité ils continuent à préconiser cette politique et s’adjoignent l'appui de toutes les Organisations de masses et de toutes les sphères de la vie nationale. Une telle direction collective présuppose l'inégalité du développement des individus dans la société, comme le fait toute direction, car si tous les individus étaient également développés, la direction ne serait pas nécessaire du tout. Ils avanceraient tous de leur propre entente, dans la direction appropriée à la poursuite de leurs intérêts. L'inégalité de développement est une loi de base du Marxisme. Elle est à la base du développement des organismes vivants.

Cette loi est évidente pour tous les étudiants en histoire qui comparent les formes différentes de sociétés humaines et cela trouve son expression classique dans la montée et le déclin des nations s. D’où l'importance de la direction dans histoire. Mais s'il y a inégalité de développement entre groupes ou individus organisés selon des modalités différentes et entre groupes de la société et l’ensemble de la société, il y a aussi inégalité de développement entre les individus dans ces groupes. Ainsi, toute collectivité met en avant son individu le plus avancé comme leader. Dans la campagne actuelle pour la prétendue direction collective qui a été lancée aujourd’hui par les opportunistes dans les rangs des partis communistes, on vise à une toute direction collective que celle défendue par le Parti sous Lénine et Staline. Le slogan de direction collective du Parti Soviétique n'a pas aujourd'hui été avancé comme la forme naturelle de direction du parti indiquée jusqu’à présent par le Parti depuis sa fondation par Lénine.

Au contraire, il a été avancé en opposition à la sorte de direction donnée par Staline. Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agisse de la direction collective du peuple par le la direction collective dans le Parti, mais au contraire de la direction collective à l’intérieur du parti. La direction collective ainsi conçue signifie le fractionnisme et le compromis entre politiques différentes, en opposition au principe Léniniste d'adopter une politique claire simple par le vote à la majorité et effectuer ensuite cette politique sous la direction de ce camarade qui avait mené le combat pour la défendre.

Tous ceux qui se sont opposées à cette politique dans la discussion sont maintenant obligés de la mettre en oeuvre avec les autres.

Le Culte de l'Individu

De la même façon les opportunistes emploient le mot d’ordre: mettre fin au culte de l'individu, pour en finir en même temps avec le principe de la direction en tout. S'il y avait un culte de la personnalité en Union soviétique, qui en était responsable.

Il est absurde d’en faire porter à Staline la responsabilité. Ce n'est pas possible pour un homme de créer un culte de lui-même.

Le culte de l'individu fait un fétiche de l'individu, ce qu’aucun ouvrier sincère ne faisait dans le cas de Staline. Il est vrai que Staline était fort estimé et sincèrement et sans sincérité – sincèrement par les masses laborieuses du monde qui voyaient en lui le leader dont elles avaient besoin, l'homme qui donnait toujours la politique correcte menant à la victoire; sans sincérité par les opportunistes et les carriéristes dont les avis exprimés, par opposition à leurs actes, sont déterminées par celles du parti au pouvoir. De nombreuses personnes, les faux communistes, regrettent amèrement l’estime qu’ils ont portée à Staline. La plupart d'entre eux, disent qu’ils étaient de grands admirateurs de Staline, mais qu'ils ont fait une erreur. Peut-être ce sont-ils eux-mêmes rendus coupables du culte de l'individu, mais s’il en est ainsi qu’ils l’admettent au lieu de calomnier Staline et ceux qui croient en sa politique!

Quiconque a étudié l'histoire ne peut ignorer le rôle important qu’a joué l’estime d’un bon dirigeant et d’une politique correcte dans chaque révolution. Non seulement l’histoire le montre mais aussi les plus grandes œuvres d’art de l’humanité.. Même les louanges hypocrites des opportunistes jouent sa partie. N’est-ce-pas une pratique invariable des révolutionnaires de forcer leurs ennemis vaincus à louer la révolution et en particulier les dirigeants révolutionnaires et leur politique, ainsi que de les humilier devant les yeux de leurs disciples? Si cela déplaît à certains intellectuels de gauche Britanniques, pourquoi ont-ils un jour rejoint le Parti révolutionnaire? C'est tout à fait clair, cependant, que ce qui les rend vraiment malades, C’est le mauvais goût de leur propres paroles.

Le Rôle de l'Individu

Plekhanov dans son ouvrage classique du Marxisme, "le Rôle de l'Individu dans l'Histoire," signale qu'il y a deux points de vues opposés sur cette question mais que tous deux sont étrangers au Marxisme. Le premier est que toute l’histoire est faite par de grands personnages et que le peuple, "la populace", joue un rôle passif. C'était le point de vue des partis paysans révolutionnaires, non-prolétariens. Le deuxième est que le développement social est un processus soumis à la loi et que "l'individu ne peut rien faire." C'était la vue des apologistes du capitalisme.

Les membres du parti opportuniste qui crient haro sur le culte de l'individu rejoignent en fait ce point de vue.

Ils nient l'importance de la direction individuelle qui est la composante organique d'un peuple révolutionnaire. C'est absolument nécessaire pour tous les travailleurs sincères de déchirer l'écran de fumée et de voir la campagne actuelle telle qu’elle est: il ne s’agit pas d’une campagne pour exposer les faiblesses personnelles présumées d'un grand homme, mais un complot pour abandonner la politique révolutionnaire des parties communistes suivies sous Lénine et Staline et l’ont remplacée par une politique opportuniste, menchevik, une politique de conciliation avec le capitalisme qui ne pouvait conduire qu’à la défaite du mouvement du prolétariat.

Quelles Sont les Charges?

Aucune accusation n'a encore été portée contre Staline par les opportunistes du parti si ce n’est en termes généraux. Aucun d’eux nous a informé quelles erreurs il aurait commis. Certains déclarent qu'il a exécuté de bons hommes, mais on ne nous dit pas leurs noms. Nous sommes informés qu'il s'est mis au-dessus du Parti, mais on ne nous dit pas en quelles occasions. Les critiques les plus sérieuses semblent être qu'il n'a pas pris le conseil de Winston Churchill dans la conduite de la défense de l'Union soviétique dans la Grande Guerre Patriotique du Peuple Soviétique contre le fascisme d'Hitler. Quelques autres plus audacieux abordent dans leur critique des questions de politique mais les leaders du Parti préfèrent éviter de telles questions et écrivent de longs articles qui ne disent rien – comme ceux de Harry Pollitt – tout en éludant les questions brûlantes.

Le Vrai Changement de Politique

Depuis la dénonciation de Staline qui s'est développée en quelques semaines -des premières critiques timides de Mikoyan au Congrès jusqu’à la vague de diffamation, de calomnies et de haine de la direction révolutionnaire Bolchevique – les opportunistes de toutes les couleurs ont mené une chasse aux Sorcières soutenue dans les pages du British Daily Worker. Toutes les lignes réactionnaires qui avait été avancées dans le Parti en ses premiers jours, mais qui avaient été complètement extirpées par Lénine et Staline font maintenant leur réapparition.

La Théorie de la Révolution Pacifique

Alors que Lénine et Staline nous ont appris que la bourgeoisie n'abandonnerait jamais son pouvoir volontairement, on nous dit que les révolutions peuvent maintenant être effectuées sans lutte. Alors que Lénine et Staline nous ont appris que sous le capitalisme dans sa dernière étape, l’impérialisme, le pouvoir d'état devient une machine énorme, s'opposant au peuple avec ses forces armées et que cette machine doit être détruite si le prolétariat veut mener sa révolution à la victoire, on nous dit maintenant que le système parlementaire capitaliste peut être transformé pacifiquement en un système parlementaire socialiste, et l’existence de l’État impérialiste est complètement ignorée.

La Dictature du Prolétariat

Lénine et Staline nous ont enseigné que, pour maintenir son emprise immédiatement après la révolution prolétarienne et mener à bien l’édification de l'économie socialiste dans des conditions pacifiques, le prolétariat avec la paysannerie pour allié doit fonder son propre pouvoir d'État sous la forme d'une dictature du prolétariat qui doit anéantir les vestiges de la vieille bourgeoisie dans le pays, détruire toutes les plates-formes de propagation de sa politique, anéantir toutes les tentatives de contre-révolution par la force physique et doit créer des défenses fortes contre l'ennemi extérieur capitaliste. On nous dit maintenant que la dictature du prolétariat est dépassée et que dans la Grande-Bretagne socialiste, après la révolution (pacifique) il y aura aussi un parti d Tory (Daily Worker, 27 mars 1956).

La Guerre Impérialiste

Bien que Lénine et Staline nous ont appris que le capitalisme, dans son stade ultime, l’impérialisme, conduit inévitablement des guerres entre états capitalistes, on nous dit maintenant que les guerres impérialistes peuvent être évitées par l’union des peuples pacifiques, sans détruire l’impérialisme.

La Résistance de la Bourgeoisie

Tandis que Lénine et Staline nous ont appris qu'avec l'avance du socialisme, la résistance des vestiges de la bourgeoisie dans les pays où la révolution prolétarienne a été victorieuse et la résistance de la classe dominante dans les pays capitalistes, deviendraient de plus en plus féroce, on nous dit maintenant qu'il n'y a aucune force bourgeoise en Union Soviétique et on suggère dans le parti Britannique que même les capitalistes du monde non soviétique deviennent fatigués de la lutte et déposeront leurs armes dans la soumission quand un gouvernement populaire sera élu en Grande-Bretagne.

La Direction de Staline

Une des accusations portées contre Staline est qu'il se plaçait au-dessus du Parti, prenant des décisions indépendantes. On se rappellera qu'une charge semblable a été faite contre Lénine par les mencheviks. C'était à l’occasion des Thèses d'Avril quand Lénine a dressé les plans de la révolution Bolchevique et a annoncé sa politique sans d'abord consulter le Parti. Dans ses œuvres Lénine a souligné la nécessité révolutionnaire d'une telle action et son point de vue sur le sujet a depuis été approuvé à maintes reprises par les partis communistes du monde entier si bien que ce ne soit pas nécessaire d’y revenir. Lénine n'était pas un dictateur, mais un grand leader révolutionnaire dont la force dépendait du fait qu’il prenait toutes ses décisions en consultation proche avec le peuple et lorsque, en fonction des circonstances une consultation immédiate n'était pas possible il utilisait son instinct révolutionnaire pour juger si une décision donnée pouvait être approuvée par le peuple dont seule l'action pouvait être défendue par le peuple dont seule l’action pouvait transformer une décision formelle en événements réels. Staline était un grand leader révolutionnaire de la même trempe. Il comprenait la démocratie créative et toute forme de formalisme lui était étrangère. À chaque étape de la construction du socialisme il consultait le peuple massivement. Après discussion et vote à la majorité, il assurait la direction collective du Parti.

L’Industrialisation Socialiste

Lors de l’industrialisation socialiste du pays, des assemblées générales ont été organisées dans chaque entreprise pour élaborer les détails des Plans Quinquennaux, en lutte contre le Trotskisme. Tout le parti a discuté des thèses opposées et les partisans de Trotski ont eu l’occasion de défendre leur point de vue, avant qu'il ne soit formellement condamné à la majorité des voix.

La Collectivisation de l'Agriculture

Dans la campagne pour le collectivisation de l’agriculture, des assemblées générales de paysans ont été tenues dans chaque village pour discuter et accepter ou rejeter les propositions du Parti. Et si, dans certains cas, la démocratie a été violée par des membres du Parti lors de cette campagne, il est de notoriété publique que c'était en contravention directe avec le Comité Central du Parti sous la direction de Staline et que dans des nombreux cas c’était pour diviser la paysannerie et affaiblir le pouvoir Soviétique.

Le Mouvement Stakhanoviste

Dans la campagne pour l’émulation socialiste et le Stakhanovisme, deux mouvements puissants sont apparus spontanément dans la population laborieuse et ont d’abord rencontré l’opposition de bon nombre de dirigeants du Parti. Staline a donné une énorme portée à l’initiative individuelle dans les rangs des ouvriers dans l’industrie et dans l’agriculture en soutenant leur campagne dans le Parti et en assurant sa reconnaissance nationale. Qui ne se rappelle des nombreux Congrès des ouvriers de choc, des paysans des fermes collectives, des Stakhanovistes etc. qui ont joué un rôle si important dans la revitalisation du Parti et ont empêché les bureaucrates d'obtenir le contrôle de l'appareil du Parti.

La Constitution Démocratiquement Décrétée

Autour des discussions sur une constitution modèle pour les fermes collectives une campagne massive a vu le jour. Dans la rédaction de la Constitution pour l'État Soviétique (la Constitution actuelle à laquelle les opportunistes n’ont pas encore osé s’attaquer jusqu’à présent ) pour la première fois dans l'histoire un peuple tout entier, y compris les ouvriers étrangers employés dans le pays, a exécuté la fonction d'une assemblée constituante, discutant du Projet de Constitution, déposant des amendements et décrétant finalement la Constitution par un vote à une majorité écrasante.

La Guerre Antifasciste

Le leader d'une révolution, comme Lénine l’a souligné, doit à chaque moment critique consacrer toute son énergie à ce qui est à ce moment-là la tâche principale, décisive la plus importante et laisser de côté tout le reste. Quand la construction du Parti était la tâche la plus importante Staline s'est consacré à cette tâche comme Secrétaire du Parti. Quand le pays a été envahi par les fascistes d'Hitler ( une composante de la conspiration mondiale pour essayer de restaurer le capitalisme en Union Soviétique, assurer la victoire des armées soviétiques est devenue la tâche la plus importante et Staline s'y est consacré en tant que commandant en chef des forces armées. Tous les meilleurs dirigeants ont dû détourner leur attention du travail pacifique du Parti pour se consacrer aux questions militaires et un grand nombre d’entre eux ont rejoint le front. Ils ont donc dù quitter leur ville ou leur village, ce qui a naturellement affaibli l’appareil du Parti puisque le Parti est nécessairement organisé sur une base territoriale. Les conditions de la guerre ont ainsi rendu impossible la direction du Parti sur la base de la discussion-décision.

En outre, les plans quinquennaux étaient réalisés par un front uni d'ouvriers et de paysans organisés, incluant des partisans de l’ancien régime qui, bien qu’appartenant formellement à la catégorie des ouvriers et paysans, n'avaient pas adopté de cœur leurs points de vue. C’est ce front uni, patriotique, incluant certaines forces anticommunistes comme les églises, qui, sous la bannière de la défense de la patrie que la lutte contre Hitler a été portée à une conclusion couronnée de succès. Staline en ce temps-là est devenu le leader de toutes les forces en Union soviétique, entraînant certaines forces bourgeoises dans une idéologie qui visait à repousser l'envahisseur. Pendant la guerre, des milliers des communistes ont été tué par les envahisseurs, tandis que de nombreux faux communistes, des carriéristes occupant des positions de responsables du Parti dans les territoires occupés sont passé à l'ennemi, certains ouvertement, d'autres secrètement, emportant avec eux des dossiers qui pouvaient conduire la Gestapo à tous les militants qui avaient été laissés dans les territoires occupés après que tous les hommes en bonne santé ont rejoint l'Armée Rouge ou les groupes de Partisans.

Les concessions faites aux vestiges de la bourgeoisie, à l'Église etc. pendant les années de guerre, quoique nécessaires pour la lutte, avaient leurs aspects négatifs, car elles ont permis le développement d’idéologies hostiles au communisme.

Elles ont créé des problèmes sérieux qu’il fallait traiter après la guerre. Dans les territoires occupés les fermes collectives ont été démembrées et les relations économiques capitalistes restaurées. Dans certains cas, des fermes ont été données à des éléments koulak parmi les fermiers collectifs. C’est ce qui a permis la recrudescence des idées capitalistes. Quand tous ces faits sont pris en considération il n’est pas étonnant qu'après la guerre, certaines forces opportunistes ont grandi dans le Parti communiste. Quand on voit à quel point elles se sont développées, on peut dire que Staline avait tout à fait raison de s’opposer à elles avec tous les moyens à sa disposition.. Seulement ceux qui font du Parti un fétiche diront que, même si le Parti s’engage dans la voie de la contre-révolution (comme cela s’est passé autrefois en Yougoslavie ) les communistes loyaux doivent toujours obéir à ses directives.

Cependant, il n'y a rien pour indiquer que Staline ait jamais dû défier une décision prise à la majorité du Parti, les membres de l'opposition étaient de tels lâches que du vivant de Staline ils approuvaient toujours ses décisions en public,, et en faisaient leurs propres décisions quoi qu’elles se soient passé en session secrète.

Par Quel Pouvoir?

Dans les discussions et les discours du XXe Congrès beaucoup de personnes ont posé la question de savoir, si Staline se plaçait au-dessus du Parti, de quel droit il se permettait de faire cela. Cette question va complètement à l’encontre des thèses de Messieurs Malenkov, Mikoyan, Khrushchev et compagnie. Sous le capitalisme un dictateur peut jouir d’un très grand pouvoir parce que les intérêts capitalistes puissants du pays concerné acceptent de laisser de côté leurs différences et remettre l'état au contrôle d’un homme qui a promis d’asservir le peuple. Mais l'Union soviétique n'est pas un état capitaliste, il n'y a pas d’intérêts privés organisés, Staline n'a jamais eu aucun pouvoir personnel, quoiqu'il ait eu une énorme autorité morale basée sur sa direction brillante et son dévouement au peuple.

La force dont Mikoyan, Khrushchev et compagnie ont senti l’opposition c’était la masse des paysans et des ouvriers de l'Union soviétique et de tous les meilleurs fils et filles de la race humaine dans le monde entier qui parlaient à travers leur Parti le camarade Staline.

Et ils parleront à nouveau.


II – Khrushchev et l’Histoire Soviétique

Par Moni Guha

En passant en revue la biographie de Napoléon par Victor Hugo, Karl Marx a écrit dans la préface de son livre, 'le 18 Brumaire de Louis Bonaparte,' 'Victor Hugo se contente d'invectives amères et spirituelles contre l'auteur responsable du coup d'État. L'événement lui-même lui apparaît comme un éclair dans un ciel serein. Il n'y voit que le coup de force d'un individu. Il ne se rend pas compte qu'il le grandit ainsi, au lieu de le diminuer, en lui attribuant une force d'initiative personnelle sans exemple dans l'histoire.

Ce commentaire de Marx est également valable quand on l’applique dans le contexte des discours et des rapports de Khrushchev-Mikoyan et Co. au 20ème Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique. Nous apprenons par les rapports de Khrushchev-Mikoyan et Co. que dans les vingt ans après 1934, Staline graduellement s’est placé lui-même au-dessus du parti et des masses. Violant les principes Léninistes d'organisation il a eu recours au despotisme militaristes bourgeois dans le domaine de l'organisation. D'une part, cela aurait mené à la destruction de la démocratie dans le parti, à la perte de la direction collective, au blocage de toute pensée indépendante et de l’activité des membres et la croissance du culte de l'individu reflété dans le sentiment populaire selon lequel ‘Staline fera tout’ aboutissant à une dépendance accrue à l’égard du grand homme. D'autre part, Staline s'était distancié des masses, du Politburo et du Comité Central et était devenu égocentrique. Dans l'ensemble, c'était Staline qui décidait de tout dans la sphère nationale et dans les affaires internationales et c’est Staline qui était seul responsable du succès et des échecs des vingt dernières années de l'histoire Soviétique. Staline était le seul architecte de ces vingt ans de l’Histoire soviétique. Les peuples Soviétiques étaient simplement des figurants pour l'histoire et dans l'atmosphère de terreur le PCUS était simplement un spectateur muet frappé de terreur.

Victor Hugo n'était pas un matérialiste historique. De là dans son examen des grandes figures historiques son analyse est centrée sur les individus. Mais Khrushchev-Mikoyan et Co. sont communistes et on s'attend à ce qu'ils résonnent en s’appuyant sur le matérialiste historique. Cependant, dans leur évaluation du rôle de Staline, ils ont imité les idéalistes bourgeois et ont adopté une approche individuelle. En bref, le Vingtième Congrès du PCUS a abandonné l'approche Marxiste dans son évaluation de Staline.

Deux questions de base du Marxisme sont étroitement liées avec l'évaluation de Staline par le PCUS. En déviant des principes organisationnels léninistes, Staline a eu recours au despotisme militariste bourgeois dans le domaine de l'organisation et au subjectivisme dans la pensée et la méthode de travail – c'est un côté de l'histoire des 20 vingt dernières années.

Quel est l'autre côté des vingt années passées? Dans les vingt dernières années passées de grands succès ont été réalisés et la vie s'est développée dans un progrès gigantesque. Parmi les pays industriellement avancés, l'Union soviétique est maintenant placée à la seconde dans le monde et à la première en Europe. La vie s’est développée et a avancé dans tous les domaines – éducation, santé, science, art et Culture. Dans la vie politique, sociale et économique une société sans exploitation de classe (dans le sens de classes antagoniques. Le rédacteur) a été créée. Le socialisme a été établi et des pas se sont faits vers le communisme. D’éminent érudits, Romain Roland, Rabindra Nath Tagore, H.G. Wells, Bernard Shaw, Hewlett Johnson, Emil Ludwig, les Webbs etc. ont été impressionnés par le progrès général incroyable de l'Union soviétique. Dans le domaine international, où l'Union soviétique ressemble à une île dans un océan impérialiste, la base réelle complète pour l'apparition d'un système socialiste mondial ont été mis en place.

Ainsi, pendant plus de vingt longues années, d'une part nous avons, principalement, une application concrète, essentiellement couronnée de succès, des principes politiques, sociaux et économiques du Marxisme-Léninisme et d'autre part, une déviation primaire de base des principes Léninistes d'organisation, un effort pour déformer ces principes et à la place de la démocratie, du centralisme démocratique et d’une direction collective dans la société et le parti, nous avons le despotisme et l’établissement d'un régime de terreur.

Il est naturel de se demander comment cela est-il possible? Le succès dans la politique, la société et l'économie n’est-il pas reflété aussi dans la vie organisationnelle et sociale? Le corollaire logique du progrès politique, social et économique est la démocratie organisationnelle et le développement de la conscience sociale. Le corollaire logique de la réaction politique, sociale et économique est la réaction organisationnelle, le manque d'initiative individuelle, l'apathie, la morne routine mécanique. Une telle société ne s’accorde pas avec la chanson de la vie. Mais nous avons entendu la chanson de la vie en Union Soviétique. La question surgit – la ligne politique organisationnelle du Marxisme-Léninisme n'est pas un ramassage bariolé de phénomènes discrets mutuellement indépendants qui n'agissent pas réciproquement l’un sur l’autre ou qui s'excluent; plutôt c'est un tout unique qui englobe de nombreux aspects idéologiques et pratiques. S'il en est ainsi alors comment est ce possible que la politique, l'organisation et les principes organisationnels et d’autre part les moyens pour accomplir avec succès cette politique -puissent se déplacer dans deux directions opposées pendant vingt longues années.

Le conservatisme dans les questions organisationnelles agit comme un frein sur le progrès politique, de la même façon le conservatisme politique agit de la même façon aussi comme un frein sur le progrès organisationnel – c’est dans le développement de cette contradiction que les changements d’organisation entraînent des changements dans les règles organisationnelles. De cette façon les règles organisationnelles sont en harmonie avec le progrès politique et ne l'empêche pas. Mais si les règles organisationnelles et les méthodes de travail empêchent le progrès politique – alors cette politique n’est pas progressiste et l'organisation reste aussi en arrière.

Ainsi en Union soviétique, si l’on postule que la politique progressait, et que de grands succès étaient réalisés, mais qu’en même temps, l'organisation et les règles organisationnelles restaient en arrière et cela pendant vingt longues années, dans une période de grand changement historique- cela semble tout à fait impossible. Alors sommes nous obligés de supposer que la société avance mue à sa propre vitesse et par sa seule volonté? Devons nous supposer que l'Homme n'a aucun rôle actif ou passif à jouer dans ce processus – que la société est dirigée par le destin, que l'homme est aussi une marionnette dans les mains de son destin? Le Marxisme réfute tout cela. Au travers de la politique organisationnelle, de sa forme et son caractère se manifeste la politique, sa forme et son caractère. Et la forme et le caractère de l'organisation et de la politique organisationnelle sont reflétés dans la forme et le caractère de la politique.

Si tout cela est un raisonnement marxiste, donc évidemment le rapport de Khrushchev-Mikoyan ne l'est pas. Alors ou bien on maintient que le socialisme n'a pas existé en Union soviétique, qu'aucune avance dans n'importe quel aspect de vie n'a été faite jusqu’aujourd'hui, que l'Union soviétique est une énorme maison prison ou le rapport de Khrushchev-Mikoyan est faux, qu’il n’est pas une analyse marxiste correcte, mais est inspiré par des arrières pensées politiques. En dehors de cette hypothèse la seule autre alternative est de considérer le marxisme comme erroné et le rapport Khrushchev-Mikoyan comme correct.

La deuxième question fondamentale liée au rapport de Khrushchev-Mikoyan est la question du rôle de l’Individu dans la fabrication de l'histoire.

Khrushchev-Mikoyan nous disent que cela change après 1934, Staline a graduellement concentré tout le pouvoir entre ses mains et qu'il avait aucun contact avec les masses, le Parti, le Comité Central ou le Politburo. Il n'a jamais convoqué les réunions du comité Central ou du Politburo, il a pris toutes les décisions lui-même et a publié des directives en conséquence.

Nier le peuple, le parti et tout le reste, ne donnant aucune occasion à la critique et l’évaluation de s’exprimer, se baser seulement sur son idéologie 'indépendante' individuelle, sa théorie et ses méthodes de travail, cela signifie la chose suivante:

Si un seul individu était capable, face au potentiel énorme des forces de l'impérialisme mondial de soulever un grand pays arriéré à de telles hauteurs de développement, de prospérité et de puissance, si le socialisme peut être réalisé et la société puisse s'avancer vers le communisme basé seulement sur la théorie d'un homme, si le communisme peut devenir puissant dans l'arène internationale et si l'impérialisme peut être défait seulement sur la base de la politique d'un homme, de ses méthodes de travail et de sa théorie, alors il faut le dire que le marxisme est faux, que le matérialisme historique est faux. Alors pourquoi placé tant de stress sur la direction collective et le centralisme démocratique et pourquoi faire autant de proclamations contre ‘le culte de la personnalité’? Si en s’élevant au dessus du peuple et en le traitant comme un spectateur inactif de l’histoire un simple individu autoritaire peut créer la brillante histoire du socialisme, alors le meilleur exemple de cela c'est Staline lui-même. Réfutant tous les arguments théoriques ergoteurs il faudrait conclure que Staline a, par ses actions, nié le matérialisme historique. Maintenant nous pouvons dire avec les idéalistes que la populace n’est que la matière première de l'histoire. Le grand individu est tout, les masses rien.

De là on peut dire que si le rapport de Khrushchev-Mikoyan est vrai alors le Marxisme-Léninisme est faux, le matérialisme historique est faux.

Dans le rapport de Khrushchev il y a l'éloge hypocrite du sacrifice inégalé et du patriotisme des peuples Soviétiques dans l'accomplissement des nombreux succès de l'Union soviétique et dans le même temps, Staline est tenu responsable de tous les échecs.

Il n'est pas assez de dire, comme les Français, que leur nation a été surprise. On ne pardonne pas à une nation, pas plus qu’à une femme, le moment de faiblesse où le premier aventurier venu a pu leur faire violence. L'énigme n'est pas résolue par de telles tournures de discours, mais formulée simplement d’une autre façon. Il reste à expliquer comment une nation de trente-six millions peut être surprise et livrée sans résistance en captivité par trois hauts escrocs de haute classe. (K. Marx et F. Engels, Travaux Choisis, Vol. 1, le Bombay, 1944, p. 298).

Marx veut dire – seulement quelques gens ne peuvent pas dérouter un pays si énorme et on ne peut pas s’en tirer en mettant le blâme entier à leur porte. Après cette introduction, Karl Marx a fait une analyse magistrale de la condition historique dans laquelle les événements en France ont eu lieu. C'est précisément la méthode matérialiste historique d’analyse. C’est à dire découvrir la cause principale dans l'analyse du mouvement de la société contemporaine et analyser les succès et les échecs, les accomplissements et les défauts, le rôle et la contribution du leader à la lumière de cette cause de base. Évaluer le rôle de l'individu dans le contexte historique est un principe fondamental du Marxisme et l'évaluation de l'individu en lui donnant est une méthode de l'idéalisme bourgeois anti-marxiste.

C'est la différence fondamentale entre les Marxistes et la conception Khrushchevienne.

Les limitations et les défauts du système social Soviétique peuvent être tracés à l'extraordinairement haut prix payé par le système Soviétique et le peuple pour le développement général et les progrès faits par l'Union soviétique.

Le socialisme dans un pays est possible à cause du développement inégal de l'impérialisme et l'Union soviétique est la preuve de cette situation. Mais le socialisme dans un pays se réduit seulement à une goutte d'eau dans la vaste mer impérialiste. Avant sa victoire dans la Deuxième Guerre mondiale et l'apparition des états de Démocratie Populaire dans plusieurs pays, l'Union soviétique était toujours, sur les fronts et internes et externes, dans un état de guerre. Que le socialisme soit limité à un seul pays pendant une si longue période n'avait pas été prévu par Lénine ou d'autres leaders communistes contemporains.

Mais l'homme doit travailler avec le matériel fourni par l'histoire à la société et au monde et avancer dans la tâche de la création d’un monde nouveau. La création de l'histoire ne peut pas être faite selon sa propre volonté et être basée sur des Idées illusoires et des rêves. Voilà les éléments historiques et la limitation du système social Soviétique qui tel qu’il a dû exister, au cours d'une longue période, dans un état de guerre permanent face à l'encerclement capitaliste du monde.

Graduellement confier à de larges masses toutes les responsabilités politiques, sociales et économiques et ainsi rendre graduellement inutile l'existence de l'état comme une institution spécialisée pour la répression est une la tâche fondamentale de l'étape intermédiaire du socialisme et la dictature du prolétariat. Les trois piliers fondamentaux de l'état sont – l’exécutif, le pouvoir judiciaire et le législatif. C'est le devoir fondamental d'un pays socialiste dans son étape intermédiaire de tenir sous son contrôle la bureaucratie qui travaille dans ces trois secteurs; aussi bien que d'éliminer l'armée permanente, la police secrète, qui ne jouent pas de rôle créateur dans la production et qui dépendent entièrement de l'état. À la place de la bureaucratie permanente siégeront des représentants élus par le peuple et l'armée permanente sera remplacée par le peuple en armes, qui ne dépendront pas de l'état pour leur subsistance.

C’est seulement alors que le peuple sera capable d’exprimer complètement une opinion indépendante et seulement alors que les conditions appropriées seront créées pour l'exprimer. C'est-à-dire l'état ne peut pas se comporter d’une façon partisane envers lui.

En Union soviétique, au cours de cette longue période, rien de cela n’a pu être accompli. Parmi l'encerclement impérialiste et la menace permanente d’une attaque, protéger le socialisme dans un pays, une armée permanente énorme bien formée équipée avec des armes modernes et dépendant entièrement de l'état a été nécessaire. Afin que le socialisme dans un seul pays puisse avancer rapidement, c'était nécessaire pour un si grand pays arriéré de non seulement rattraper les autres pays avancés capitalistes mais aussi les surpasser et par conséquent, un accent excessif a dû être mis sur la centralisation.

Plus tard pour des raisons semblables, il est devenu nécessaire de former une importante armée de travailleurs habiles, pleins d'abnégation, idéalistes( pas dans le sens philosophique),durs au travail. Des individus dévoués au parti dans l’État, l’industrie, l’agriculture, l’éducation et la culture

La présence d'une police secrète armée permanente et d’un département de renseignements qui dépendent entièrement de l'état ne jouent aucun rôle créateur dans la production et sont une grande barrière au progrès démocratique général de la société.

La bureaucratie paperassière, qui n'a aucun contact avec la vie des gens ou avec la production créatrice, est aussi une barrière au progrès démocratique général. Ainsi en Union soviétique, d'une part, nous avons le développement sans précédent le progrès dans la vie sociale et économique, dans l’éducation et la culture et un pays sans antagonisme de classe, système social sans exploitation, mais d'autre part, nous avons aussi la croissance excessive de la centralisation et de la bureaucratie dans la machinerie d'état et l'état. C'est cette contradiction qui était à la racine des distorsions nationales et sociales dans la société Soviétique. Mais il faut tenir compte que l'Union soviétique n'avait aucune autre voie alternative pour aller de l’avant. Si quelqu’un visite un pays socialiste avec un esprit plein de belles illusions, comme André Gide, alors les rêves se brisent.

Pour l'analyse des échecs de l'Union soviétique, il n'est pas suffisant de dire cela. L’histoire est crée, comme le résultat de l’interaction mutuelle contradictoire de l'idéologie et de l'activité de millions de gens dans la société.

L'homme n'est pas simplement un spectateur de son histoire. Il utilise activement ses forces et ses capacités dans le déroulement de l'histoire.

Jusqu’à maintenant, des millions de gens ont contribué à faire l'histoire. C'est une active contribution, mais non consciente. L’individu ou le parti, qui en sont les dirigeants en reconnaissant la tendance principale dans le mouvement fondamental et le développement de la situation réelle engendrée par l'interaction mutuelle des idéologies contradictoires et l’activité de millions des gens, s'efforcent consciemment de faire avancer la société vers l’accomplissement de ses objectifs historiques. C'est le rôle indélébile joué par l'individu dans le déroulement de l’histoire. Par conséquent, aucun dirigeant ou parti ne peut échapper à la responsabilité des échecs et des défauts en invoquant la marche inévitable de l'histoire.

Les leaders comme Mikoyan ont essayé d'échapper à cette responsabilité en propageant l’idée que l’homme apprend seulement après que l'événement a eu lieu. Cela peut être vrai pour des millions des gens ordinaires mais ici nous abordons la question la question philosophique. de la connaissance Tout le monde peut comprendre après que l'événement a eu lieu. Mais le rôle de la direction ou du dirigeant se trouve dans l'anticipation du mouvement et du développement de l'événement ou des phénomènes et dans la lutte contre un mouvement et un développement défavorable; pour que des conditions saines et appropriées puissent être créées pour un développement favorable des événements. C'est précisément ici que le besoin surgit pour la nécessité de dirigeants et d’une direction et c’est pour faciliter cette compréhension que le matérialisme dialectique et historique a été développé.

A;lors, d'une part, nous avons le progrès de la société socialiste et de l'autre, une armée permanente, un centralisme excessif et la bureaucratie dans l’exécutif et le législatif entraînant nécessairement à des échecs et des défauts dans la société Soviétique, le fonctionnement de l’état et de la vie sociale et un développement déformé.

La question surgit: Staline était-il un leader suffisamment alerte et vigilant de ces phénomènes et s'efforçait-il de créer des conditions favorables pour lutter contre eux?

C'est seulement à cette mesure et pas plus que Staline peut être tenu responsable des échecs et des défauts. En dépit de tous les efforts faits dans la lutte, le développement de la société Soviétique devait nécessairement être déformé et unilatéral dans une certaine mesure – il n'y a aucune raison de dissimuler cette vérité. Mais la question importante est de juger ce qui a été fait dans la lutte contre e caractère unilatéral et c'est seulement ici que la question de fixer la responsabilité surgit.

Si Khrushchev-Mikoyan et Co. s’étaient basé eux-mêmes sur les principes du matérialisme historique dans leur analyse des échecs et des défauts des individus et de l'état alors ils n'auraient pas dénigré Staline et le communisme devant le monde entier. Ils n'auraient pas lancé d'attaques personnelles. C’est à cause de leur analyse bourgeoise individualiste qu'ils ont dû avoir recours au mensonge et l'altération de l'histoire.

Mais le Marxisme-Léninisme est invincible. Le matérialisme historique conserve sa validité – c'est indépendant du bon désir des individus. L'histoire confirmera les lois du matérialisme historique et appréciera Staline et sa contribution à sa juste valeur.

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