La Signification Historique du Vingtième Congrès

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Sur le 40ème anniversaire du Vingtième Congrès nous publions une analyse qui soutient que c'était un événement historique qui a été appelé à Établir la correspondance entre les nouvelles relations de production découlant de la destruction du mode socialiste de production entre 1953 et 1956 et la superstructure toujours 'non reformée'. Dans cette perspective le congrès apparaît comme une partie intégrante d'un processus objectif ne dépendant pas de la volonté des acteurs sur la scène historique, ni du rôle subjectif joué par les Membres du Politburo ou du ‘Rapport Secret’ de Nikita Khrushchev. Le Vingtième Congrès a préparé le terrain pour le déplacement de Molotov, de Kaganovich et de Shepilov de la direction du PCUS en 1957, éliminant ainsi la dernière résistance politique à la conversion des moyens de production dans l’industrie Soviétique en commodités et l'introduction du principe de rentabilité dans les entreprises en 1957-58. Dans les années après le Vingtième Congrès, le PCUS et le CPC ont voilé la signification réelle de l'événement. En faisant ainsi avec grand soin ils ont conjointement obscurci la nécessité de principe de la transition au communisme en URSS comme cela avait été décrit par Staline, la transition à la Dictature du prolétariat et la construction du socialisme dans la République populaire de Chine; pour la conservation de la dictature du prolétariat jusqu'à la victoire du communisme à l'échelle mondiale et la nécessité de l'abolition des classes sous le socialisme. L'analyse suivante a été présentée de la part du Comité International pour la Restauration de l'Union soviétique à une réunion tenue à Rome en juillet, 1995 par le groupe ‘Iniziativa Comunista’ à l'occasion de la publication de l'édition italienne du livre ‘Conversations en Prison’ par le Leader du Parti des Ouvriers Communistes russes, Victor Anpilov.

L'analyse historique et le traitement des événements en Union soviétique des années 1950 ont occupé et continuent à occuper beaucoup de Théoriciens Marxistes dans le monde entier. C'est un problème du plus grand intérêt pour tous ceux qui s'appellent Communistes. D’une simple question de débat une telle analyse a été convertie en un champ de bataille entre le Marxisme-Léninisme et les survies de 40 ans de Révisionnisme dans la conscience de beaucoup de communistes qui est un obstacle au développement idéologique actuel.

L'analyse de la signification du Vingtième Congrès montre le développement idéologique du mouvement communiste. Il révèle l'ignorance actuelle des lois du matérialisme historique et du matérialisme dialectique qui sont les piliers fondamentaux du Marxisme-Léninisme, des enseignements de Marx, Engels, Lénine et Staline; ils nous donnent une compréhension du caractère du combat du mouvement communiste actuel. On pourrait conjecturer que, avec des exceptions, le caractère militant d'un groupe communiste et son développement idéologique est aussi inséparable que chair et sang.

La discussion sur la compréhension des principes marxistes - léninistes est une question d'importance principale pour les Communistes aujourd'hui comme cela a toujours été. Lénine et Staline ont dit que les différences idéologiques et les contradictions dans le parti doivent être résolues, c'est-à-dire elles doivent être exprimées, mises à jour et ensuite résolues. Il ne faut pas être effrayé d'exprimer et de révéler des différences. C'est le chemin qui nous ait dicté par la dialectique du développement de la vie interne du parti, c'est le chemin qui mène à la formation d’un parti Léniniste, d’un parti du Prolétariat.

L'analyse de la signification historique du Vingtième Congrès ne peut pas se limiter à l'étude des circonstances concrètes qui se sont passées autour de l'événement, comment il est arrivé, à l'analyse psychologique des membres du Politburo, de leurs intrigues internes ou des particularités de Khrushchev, etc. L'étude présente exige une approche historique qui doit être établie conformément à l'appareil analytique offert par le Marxisme-Léninisme, concrètement avec la connaissance des lois fondamentales du développement historique. Nous nous référons à l’application de la connaissance des lois du matérialisme historique et dialectique qui constitue indubitablement un défi aux restes du Révisionnisme moderne qui persiste toujours dans une forme ou une autre dans la conscience de beaucoup de communistes.

Le Vingtième Congrès est compris par les communistes comme le point d'inflexion historique pour la restauration du capitalisme en Union Soviétique et comme un événement historique qui a mené à la fin du processus de construction de la société communiste, à la destruction des classes, qui est l'aspiration maximale d’un parti communiste. Par contraste avec cette affirmation les vues des partis sociaux-démocrates sont essentiellement le révisionnisme par lequel 'les problèmes' ont commencés en 1985 et que l'écroulement de l'Union soviétique est le résultat de l'action déloyale des dirigeants les plus hauts du PCUS et de l'état Soviétique, des activités destinées à faire diversion des services secrets occidentaux, de l'usure de la course aux armements, etc. etc. ce qui est coûte que coûte un pas en avant. Actuellement l'identification du Vingtième Congrès comme un point d'inflexion est une condition sine qua non pour le développement idéologique subséquent vers des positions authentiquement révolutionnaires.

Ceux qui il y a dix ou cinq ans ont indiquées le Vingtième Congrès du PCUS comme la source de tous les maux sont, nous pouvons dire, justifiés. Ceux-là qui ont parlé 'étaient très courageux et très peu nombreux. Ces camarades méritent vraiment l'éloge comme ils étaient conscients du rôle historique joué par Staline, sans être les disciples des doctrines comme le castroisme, le maoïsme, etc. ou sous la pression du PCUS qui était révisionniste à la moelle, ils sont restés fermes dans leurs convictions et ont participé comme les forces motrices dans le noyau qui formait le parti du prolétariat dans leurs pays respectifs.

Dans le cas concret du mouvement communiste russe nous pouvons trouver un état de développement constant et une lutte idéologique continuelle qui a mené aux scissions successives et aux nettoyages qui ont renforcé sa force. Il aurait été erroné d'amorcer des discussions idéologiques aux moments que le mouvement communiste russe moderne a été fondé correspondant au niveau idéologique qui a Été réalisé aujourd'hui. D’un autre côté nous ne pouvons pas nous limiter au développement idéologique qui a été réalisé il y a cinq ou dix ans, sans tentative de se battre contre les survies de 40 ans de révisionnisme et d’opportunisme, avec l'objectif d’en venir aux termes avec la présente situation et de prolonger des positions contradictoires des révolutionnaires véritables en théorie comme en pratique.

L'identification du Vingtième Congrès comme un point d'inflexion et aussi du rôle historique de Staline ont été un cheval de bataille pour les communistes russes du temps de la perestroïka à nos jours et sert comme la ligne de démarcation entre le mouvement communiste et la sociale démocratie. Aujourd'hui parler de Staline comme d’un grand homme n'est pas simplement assez. De la même manière que Marx, Engels et Lénine ont été déformés et adaptés pour convenir aux exigences de l'opportunisme en les quarante dernières années, Staline peut également être un objet de révision. Même les leaders du Parti communiste démocratique social de la Fédération de Russie, dirigé par Zyuganov, parlent de Staline comme d’un grand homme. C'est un phénomène que les mouvements communistes dans d'autres pays ont expérimenté.

Au nom du Stalinisme c'est possible dans les conditions actuelles du développement idéologique de perpétuer involontairement des éléments sérieux du révisionnisme en économie politique et en philosophie qui ont leur origine dans l'époque de Khrushchev-Brezhnev. Autrement dit crier 'Vive Staline' est indispensable, mais insuffisant. Après la reconnaissance à une échelle massive du rôle historique de Staline par le mouvement communiste russe aussi bien qu'à un niveau international, conditionné par l'ancien, la tâche fondamentale des marxistes-léninistes au niveau idéologique peut être formulée de la façon suivante : se battre pour purger le mouvement communiste des survies du révisionnisme moderne pour la construction d'un authentiquement parti communiste, le parti du prolétariat.

Le Vingtième Congrès doit être étudié dans sa perspective historique correspondante et compris comme le résultat du développement des contradictions de classes et des groupes sociaux qui s'approvisionnent au cœur de la société socialiste et qui s'étaient essentiellement accumulées dans la période de l'après-guerre et qui étaient restée non résolues en raison de la démission soudaine et inattendue de Staline qui avait amorcé un processus de purification idéologique sur une grande échelle. Dans la thèse Léniniste-staliniste bien connue : quoique les contradictions antagoniques disparaissent dans la société socialiste d'autres contradictions de classe persisteront pendant une longue période de temps et la seule façon de réaliser la phase plus haute du communisme est par la résolution de ces contradictions et s'ils commencent à s'accumuler ils retarderaient le développement historique. Tout en reconnaissant le caractère non antagonique des contradictions parmi les classes internes nous devons prendre conscience du rapport antagonique qui existe entre les pays socialistes et leurs contreparties capitalistes. De plus nous ne pouvons pas considérer comme définitive la victoire du socialisme ou du communisme dans un pays ou un petit groupe de pays à moins que la révolution socialiste ne triomphe dans la majorité des pays. Nous ne pouvons pas considérer les contradictions internes isolement des externes ou même vice versa. Sur la base de ces prémisses il peut être soutenu que si l'accumulation des contradictions de classe dans le cœur de la société socialiste ne sont pas résolues au cours d'une longue période de temps, le développement sera retardé à un tel point, que dans des conditions historiques concrètes, que par un saut en arrière ces contradictions provoqueraient une complication du développement historique qui amorcerait la destruction de la formation socio-économique socialiste et conduirait à la restauration du capitalisme comme un fait concret indépendant de la volonté humaine. C'est une question méthodologique fondamentale qui est indispensable à comprendre en entreprenant une analyse historique du Vingtième Congrès.

D’un grand intérêt dans la conquête de l'atmosphère de l'époque est la question des Jugements d'Honneur qui ont été introduit dans l’état Soviétique dans les années 1947-48. Les Jugements d'Honneur ont été au commencement établis dans tous les Ministères en 1947 et, plus tard, en 1948, dans les ministères de l’ URSS Soviétique et dans le Comité Central du PCUS (b) et son appareil. On a donné aux Jugements d'Honneur la tâche du contrôle de la conduite morale politique et éthique des sections moyennes et plus hautes de l'état Soviétique et du parti. Dans le cas où l'attitude malhonnête de l’accusé approchant des positions illégales, les Jugements d'Honneur ont passé le cas pour une poursuite juridique appropriée. C'est bien connu qu’en 1947 la peine de mort a été abolie en Union soviétique, ce qui plus tard a été considéré pour être une erreur. Elle a été rétablie en 1950 pour les cas de sabotage, espionnage et trahison (par rapport au célèbre ‘cas de Léningrad’). Quelles furent les causes qui ont promu la formation des Jugements d'Honneur? Le Secrétaire du Comité Central du PCUS, A.A. Kuznetzov dans un rapport à l'appareil du CC du PCUS (b) le 29 septembre 1947 a indiqué :

La question se rapportant au besoin d’instituer Les Jugements d’honneur fut soulevée par le Comité Central du Parti quand il a découvert l'existence des survies vicieuses du capitalisme dans la conscience de nos intellectuels, celles-ci consistent en un servile comportement devant les étrangers et les vestiges de la culture bourgeoise réactionnaire. C’est pour cette raison que le travail d'instruire les fonctionnaires soviétiques de leurs devoirs envers leur état et leur société a été donné aux Jugements de l'Honneur. (Istochnik, No 6, 1994, p. 70)

Les nombreux cas de transmission d'information confidentielle et stratégique de l'état Soviétique aux organes d'intelligence occidentaux ‘ne sont pas une affaire de chance mais sont un résultat d'un état sérieux dans le royaume de la politique et de la moralité parmi certains secteurs de notre élite intellectuelle particulièrement ceux qui sont occupés dans le domaine de la culture’ (op. cit., p. 71). Kuznetzov continu dans son rapport en donnant un compte des cas sérieux de dégradation politique autant dans les ministères que dans les organes différents de l'état aussi bien que dans l'appareil du CC du PCUS (b).

Vers la fin de 1952 il a été publiquement reconnu que le retrait de la peine de mort avait été une erreur fondée dans la sous-estimation du caractère antagonique des relations des pays socialistes avec ses voisins capitalistes. On peut montrer cela par l'aiguisage des contradictions des classes internes même quand l'État socialiste avait été renforcé par sa claire victoire sur l’Impérialisme allemand.

La conduite amorale, antisociale et antisoviétique de beaucoup de cadres moyens et de cadres supérieurs du Parti Soviétique et de l'état était une manifestation de l’existence de contradictions sociales au cœur de la société socialiste. Une autre expression de la même sorte mais de pertinence et de portée plus grande fut la vulgarisation et la révision des principes du Marxisme-Léninisme qui avait acquis un caractère massif et vaste dans les Humanités en Union soviétique dans la période de l'après-guerre. Staline dans son dernier grand ouvrage ‘les Problèmes Économiques du Socialisme en URSS', publié à la veille du 19ème Congrès du PCUS (b), a sonné l'alarme et a dénoncé la situation sérieuse dans les humanités et en particulier les erreurs conceptuelles stupides sur les questions de l'économie politique du socialisme qui était une question fondamentale à l'étape de la transition à la Société Communiste.

Dans la période de l'après-guerre les éléments de la philosophie et de l'économie politique du Bogdanovisme et du Bukharinisme, qui étaient un divorce de l'idéologie marxiste - léniniste, a commencé à s'établir d'une façon spontanée et inconsciente. La victoire évidente sur l’impérialisme allemand dans les sphères politico-militaires, politico-morales et des conditions économiques ont provoqué l'illusion que l'état Soviétique était infaillible, qu'il était capable de tout et que la société Soviétique était exempte de contradictions internes capables de gêner le développement économique et que donc la construction de la société Communiste consistait simplement dans l'organisation rationnelle, niant, de cette manière, le caractère objectif des lois économiques dont le résultat immédiat fut la suppression de l'économie politique du socialisme. La preuve convaincante de la situation alarmante dans les humanités est le rapport de Pyotr Yudin, le philosophe célèbre de l'époque, qui a été présenté à la session de l'Académie des Sciences de l'URSS le 31 janvier 1953:

Quelles sont les raisons pour lesquelles nos économistes, philosophes, juristes, historiens ont renoncé aux positions marxistes et ont adopté les positions de l'idéaliste subjectif en ce qui concerne la question du caractère objectif des lois économiques du socialisme. Les raisons sont, d'abord, que beaucoup de nos fonctionnaires scientifiques n'ont pas compris avec la profondeur nécessaire les principes du marxisme-léninisme; deuxièmement, que beaucoup d'économistes, de juristes, et d’historiens ont oublié la philosophie Marxiste et ont été converti en empiristes.

Les philosophes sous-estiment les exigences les plus élémentaires du Marxisme, à savoir, l'élaboration de la Philosophie Marxiste sur la base des matériels obtenus des branches concrètes de la science c'est-à-dire des Sciences naturelles, de l’Économie Politique et de l’Histoire. à la place de cela beaucoup de ces philosophes 'développent' la philosophie sur une forme purement 'logique', suivant des' Concepts généraux qui restaurent l’Hégélianisme, le Talmudisme et la scolastique. (P. Yudin, ‘le Travail de J.V. Staline ‘Les problèmes économiques du Socialisme en URSS’ - Base pour le Nouveau Développement des Sciences humaines', Kommunist, No 3, 1953, p. 53).

Les documents de la période sont un témoignage suffisant de la forte attaque lancée par Staline et, sous son influence, par le Comité Central contre les déviations idéologiques sérieuses dans les humanités. Cette offensive, selon les études qui ont été effectuées, est venue à une brusque fin dans les mois suivant la mort de Staline. Même dans le milieu de 1953 nous pouvons trouver des documents qui témoignent de la complication de la discussion qui a eu lieu à la fin de 1952 et au commencement de 1953.

Beaucoup de camarades pensent que la destruction de la base économique socialiste a été amorcée avec 'les réformes économiques’ de 1965-67 et que, de plus, celles ci ont conduit seulement à 'la déformation' du socialisme et n'ont pas détruit sa base économique. Ces camarades commettent une grave erreur conceptuelle, ils réfutent dans l'essence les thèses stalinistes en ce qui concerne les plans pour la construction du communisme et en conséquence, malgré leur Stalinisme, ils rejettent les positions de Staline lui-même.

Il n'y a pas le moindre doute que si l'offensive lancée par Staline avait durée pendant la période nécessaire qu'elle aurait porté des fruits et que la condition nécessaire pour la construction du communisme aurait été établie. Cependant, c'est un fait qui ne peut pas passer Inaperçu par les communistes ou même par les révisionnistes modernes que ‘les réformes économiques’ qui ont ruiné le programme de Staline pour la construction du communisme ont commencée immédiatement après sa mort et plus concrètement, avec ce qui est appelé le Plénum 'historique' du CC du PCUS de septembre 1953. Avant le Plénum mentionné, en avril les Ministères Soviétiques ont décrété l'expansion des droits des ministres, avec comme conséquence l'affaiblissement des pouvoirs de l'organe de planification de l'état central (Gosplan). Cependant, l’historique' Plénum de septembre par sa résolution ‘Concernant les Mesures pour le Nouveau Développement de l'Agriculture’ a accompli les aspirations de certains secteurs des fermiers Soviétiques en particulier ceux engagés dans les fermes collectives de haute productivité '. Ces fermiers d'une façon instinctive et inconsciente n'avaient pas reçu avec enthousiasme les plans pour la substitution de l'échange des commodités par l’échange de produits. Le décret a absolutisé la rentabilité et les motivations matérielles et élevé la rentabilité au niveau de l'index principal de l'efficacité économique à la campagne. De la même façon les normes des parts obligatoires des fermes collectives à l'état ont été réduites sur la base d’arguments qui ont révélé un manque de connaissance des principes de l'économie politique. Essentiellement, ils ont rejeté le plan de Staline d'élever la propriété des fermes collectives au niveau de la Propriété d'état.

'La réforme agraire’ décrit au Plénum de Septembre a été rendue efficace par le Plénum de mars février 1954. Selon la Résolution:

’L’observation constante du principe de motivation matérielle des fermes collectives et des fermiers collectifs dans le développement de la production agricole est une tâche quotidienne du parti et des institutions Soviétiques.’ ('Les Décrets du PCUS et du Gouvernement Soviétique sur les Questions Économiques’ [en russe], Moscou, 1958, p. 161)

Le même esprit a inspiré la Résolution du CC DU PCUS en mars 1955.

Le concept staliniste de profit, c'est-à-dire la rentabilité de l'économie socialiste en entier a été remplacé par le concept étroit de la Rentabilité de l'entreprise, de l'unité individuelle de production, comme l'index principal d'efficacité économique. Les bases pour cette transformation fondamentale dans l'économie a été établie par les opérations de banque et le crédit 'des réformes' et la restructuration du Gosplan.

Selon les résolutions du CC du PCUS d'août 1954 et juillet 1957 la Banque centrale (Gosbank) a acquis de nouvelles fonctions et ses pouvoirs ont été considérablement étendus. Fondamentalement la Banque centrale a acquis la fonction de contrôle financier de l'activité des entreprises. L'entreprise s'est présentée à la Banque comme un sujet endetté dans le sens monétaire strict, indépendant de l’activité de production développée pour cela. Les pouvoirs de la Banque centrale ont été étendus au point quelle avait la capacité de déclarer une entreprise insolvable ou en faillite et acquis le droit de vendre à d'autres 'entreprises d’État' les actifs de la dite entreprise avec la fin de réception du montant impayé. Cela a présupposé un type des relations de production qui n'a pas correspondu et qui entrait en contradiction avec le caractère social des moyens de production qui détermine la base économique du Socialisme et du Communisme.

Le concept de planification développé a acquis un autre sens : de la coordination entre les sujets distincts de l'économie, entre les Ministères et les entreprises. Sauf les décrets déjà mentionnés d'avril 1953 et juin 1955, Gosplan a été restructuré et divisé en deux comités indépendants pour 'la planification' à long terme et à court terme, respectivement et dont la fonction devait 'optimiser' les ressources économiques. En août 1955 les Directeurs des entreprises ont acquis de nouveaux droits, des responsabilités et des capacités pour redistribuer les Fonds d'entreprise et actifs en surplus. Cela correspondait au caractère en croissance des unités indépendantes et isolées de production qui avait été acquises par les entreprises Soviétiques. En décembre 1956, les droits des organes Républicains dans le royaume de la planification ont été étendus et ceux des Ministères et Entreprises même plus loin. Tous cela a constitué une violation du principe socialiste de direction planifiée adapté à la nécessité de développer l'économie entière conformément aux besoins en croissance de la société.

Comme le plan nécessaire de ‘réformes économiques’, en mai 1957, le système d'assignation des moyens de production des entreprises publiques a été substitué par un système fragmenté de ventes. En septembre 1957, les moyens de production dans le secteur d'état étaient, en fait, transformés en marchandises et au commencement de 1958 la machinerie agricole a été vendue aux fermes collectives, passant ainsi d'être une propriété d'état à propriété de groupe.

Comme nous le constatons le Vingtième Congrès fut un événement politique parfaitement placé dans le cadre d'une transformation radicale entière de la base économique sociale. Donc, le Vingtième Congrès ne peut pas être étudié dans l'isolement, plutôt il doit être étudié dans le contexte du nouveau caractère acquis par la base économique Soviétique, contingent sur la dialectique de l'interaction de la superstructure avec sa base économique.

Le Vingtième Congrès fut un événement politique appelé à mettre la base pour établir une correspondance entre la superstructure Soviétique et le nouveau caractère de sa base économique. Sans le Vingtième Congrès il n'aurait pas été possible d'expulser Molotov, Malenkov, Kaganovich, Shepilov et Saburov du Comité Central en 1957, d’adopter par la suite un nouveau programme du parti, transformer le contenu de classe de l'État Soviétique et de détruire finalement la Dictature du Prolétariat. Ceux qui conçoivent le Vingtième Congrès comme un événement historique isolé des transformations économiques effectuées après la mort de Staline, suite à une redistribution simple du pouvoir dans les hautes sphères du parti se perdent dans l'analyse des caractéristiques psychologiques de Khrushchev et des autres membres du Politburo et commettent des erreurs conceptuelles et méthodologiques graves. D'une part, ils exagèrent le rôle de la Superstructure et son influence sur la base économique. D'autre part ils montrent un manque de connaissance du concept de l’Économie socialiste, plus précisément de l'économie politique et des enseignements stalinistes sur les conditions nécessaires pour la construction du communisme.

Quelle est la signification pratique de la discussion présente? Dans les bouches des sociaux-démocrates déclarés aussi bien que dans celles des sociaux démocrates découverts la thèse est circulée selon laquelle la complication du processus de la construction de la société communiste, le frein du développement des forces de production dans la période post-staliniste et l'écroulement final de l'Union soviétique est le résultat du fait que la théorie marxiste dans les années 1950 ne pouvait pas résoudre le problème théorique de la transition au communisme et qu'elle ne pouvait pas tenir compte des autres phénomènes qui sont apparu dans les années 1960 et les années 1970. En conséquence ils nient la validité du dernier travail de Staline et acceptaient dans une forme partielle ou complète la thèse Khrushchevite-Brezhnevite selon laquelle les méthodes capitalistes de gestion correspondent à la forme de production socialiste. Nous, marxistes-léninistes, montrons que le travail de Staline, ‘les Problèmes Économiques du Socialisme en URSS', est un travail classique dans lequel on a expliqué magistralement les directives pour la construction de la société communiste et que nous considérons comme révisionnistes toutes les tentatives d'infirmer le travail. 'Les problèmes Économiques sont un travail théorique crucial pour prouver que les communistes sont capables de construire le communisme, qui doit être reflété dans son programme maximal. Comme Lénine a dit, ‘sans une théorie révolutionnaire il ne peut y avoir un parti révolutionnaire’.

Vers la formation d’un parti prolétarien!
Vive le marxisme-léninisme!
Vive Staline!

Traduit de l’anglais par le Dr Adélard Paquin.

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