Réimprimé de Albanie Socialiste
Journal de l'Association d'Amitié Indo-Albanaise
Numéro 14, juillet 1980
Le Caractère Capitaliste des Rapports de Production en Union soviétique
Par Aristotel Pano et Kico Kapetani
"La société soviétique, a dit le Camarade Enver Hoxha au 7ème Congrès du parti, est devenue bourgeoise jusque dans ses cellules les plus minuscules, le capitalisme a été restauré dans tous les domaines." (Enver Hoxha, Rapport au 7ème Congrès du PTA, p. 215). Cette conclusion de notre parti est le résultat d'une analyse approfondie des faits concrets, des aspects et des directions du processus entier du rétablissement du capitalisme en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes.
Comme c’est connu, le processus de la restauration du capitalisme en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes a commencé en premier lieu par le changement du caractère du parti et de l'État, avec la transformation contre-révolutionnaire dans le domaine de la superstructure politique et idéologique, avec la trahison des enseignements du marxisme-léninisme et de ses enseignements sur la lutte des classes. En conséquence, la dictature du prolétariat a été transformée en la dictature de la bourgeoisie, une dictature fasciste féroce de la nouvelle bourgeoisie révisionniste et l'État socialiste Soviétique a été transformé en un État social-impérialiste.
Mais, bien que le processus de la dégénérescence capitaliste en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes ait commencé avec les transformations contre-révolutionnaires dans le domaine de la superstructure, cela n'a pas dégénéré spontanément, à l'extérieur et indépendamment des rapports de production, isolé de l'intégralité de la structure économique et sociale. Les rapports socialistes de production dans ces pays, particulièrement les rapports dans le domaine de la distribution, ont été violés sous plusieurs aspects et directions séparés. A travers l'extension du système de bonus et, en général, l'utilisation considérable de stimulants matériels supplémentaires, les conditions ont été créées pour la naissance d’écarts et de disproportions dans le domaine de la distribution, pour la création de la couche des bureaucrates et des technocrates, qui, comme le temps l’a confirmé plus tard, est devenue l'appui social principal des cliques révisionnistes qui ont usurpé le pouvoir du prolétariat dans ces pays.
Donc c'est un cas d'interdépendance réciproque et de connexion proche entre la dégénérescence de la superstructure et celle de la base, dans lequel une a conduit l'autre en avant, dans lequel chacune a encouragé l'autre, jusqu'à ce que finalement elles aient pris leur forme capitaliste finale, jusqu’à ce que les transformations capitalistes aient été effectuées dans toutes les sphères de la vie politique, idéologique, économique et culturelle de ces pays, jusqu’à ce que la société soviétique soit devenue bourgeoise dans ses cellules les plus minuscules.
La dégénérescence de la superstructure et en premier lieu, la transformation de la dictature du prolétariat en la dictature de la bourgeoisie, a été effectuée et utilisée par la clique renégate khrouchtchévienne pour des buts définis. La réalisation du processus a permis à cette clique de continuer la dégénérescence du système entier des rapports socialistes de production, sur une large échelle et à une allure rapide, à leur transformation en rapports capitalistes, jusqu’à la transformation capitaliste de la vie sociale entière de ces pays. La dégénérescence de la superstructure et la dégénérescence de la base économique en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes n'ont été, en aucun cas, des processus courts et immédiats, mais des processus prolongés, qui dans leur développement, se sont interconnectés et stimulés l’un avec l’autre. Le résultat de tous ces processus fût la dégénérescence complète des rapports de propriété, de distribution, d’échange et de gestion, de rapports socialistes à des rapports capitalistes.
Le coeur de tout le processus régressif de la démolition des rapports socialistes de production en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes, est la dégénérescence des rapports de propriété, la transformation de la propriété socialiste en une propriété capitaliste d'un type nouveau. "Le changement du caractère du parti et de l'État, la transformation contre-révolutionnaire dans le domaine de la superstructure politique et idéologique" nous apprend le camarade Enver Hoxha, ne pouvait que réussir à nous mener aussi au changement de la base économique du socialisme. "(Enver Hoxha, Rapport au 6ème Congrès du PLA, p. 229).
C’est connu que les rapports de production et particulièrement le contenu de la propriété d'État, changent selon l'ordre socio-économique, selon le caractère de classe de l'État. La propriété est la base sur laquelle la structure et la superstructure de la société sont érigées. La propriété privée capitaliste constitue la base économique de l'État capitaliste, qui à son tour, détermine le contenu politique et social de cette propriété.
La propriété d'État en Union soviétique est une forme de propriété privée capitaliste avec un haut niveau de concentration de production et de capital. La bourgeoisie révisionniste est le vrai propriétaire des entreprises publiques et, avec l'aide de l'État, elle exploite le prolétariat et toutes les masses laborieuses du pays. Par cette exploitation elle renforce ses positions économiques et, avec ceci, consolide aussi sa domination politique.
Quand nous disons que la propriété d'État en Union soviétique est une forme de la propriété privée capitaliste et que l'économie Soviétique a été transformée en une économie capitaliste, nous devons ici tenir compte du fait que ce type d'économie n'est pas de type classique, mais d'un type spécial. Les conditions diffèrent à beaucoup de points de vue, donc les lois et les catégories de l'économie capitaliste qui agissent dans l'économie soviétique ne peuvent probablement pas apparaître dans leur forme classique, mais apparaître dans une forme spéciale, bien que dans le contenu elles soient entièrement capitalistes. C'est un nouveau type seulement dans la route de sa naissance, dans son rôle et mécanisme, tandis qu'en ce qui concerne son essence c'est capitaliste, comme c’est le cas dans tous les pays capitalistes.
L'économie soviétique se développe aujourd'hui sur la base des lois et des catégories de l'économie capitaliste. Les principales lois sur la base desquelles la production sociale est "régulée" sont les lois du profit capitaliste de la bourgeoisie révisionniste et la loi de la valeur. Conformément à ces lois, des catégories telles que les marchandises, le profit, le marché, la rentabilité, etc., motivent le mécanisme entier de la gestion des entreprises. Le caractère de l'économie soviétique est la production de marchandises sur une base capitaliste. Les rapports entre les entreprises sont décidés par le marché. La production de marchandises est effectuée, en général, sous la forme de la vente libre dans le but de faire du profit. Les moyens de production sont achetés et vendus sans restriction. Ils ont été transformés complètement en marchandises. La force de travail, aussi, a été transformée en marchandise. Dans ces conditions, quand l'économie de marchandises prédomine et quand la force de travail est transformée en produit, c'est-à-dire quand les producteurs sont libérés des moyens de production, l'économie est bourgeoise, elle se tient et se développe sur les rails de l'économie bourgeoise, a souligné V.I. Lénine.
Les révisionnistes soviétiques déclarent que la propriété d'État en Union soviétique a un caractère social. Il est compréhensible que par souci de démagogie ils n'aient pas abandonné la phraséologie marxiste-léniniste. Mais ceci ne change pas le contenu des choses et des phénomènes le moins du monde. K. Marx a souligné que la question n'est pas qui est le propriétaire nominal de l'entreprise publique, la particule qui empoche les profits de cette propriété. Comment une telle propriété, qui préserve une très grande inégalité dans le domaine de la distribution des bienfaits matériels parmi les différentes classes et couches de la société et qui approfondit cette inégalité jour après jour, peut être socialiste ? Peut elle être une propriété socialiste quand les membres de la classe des bourgeoisies révisionnistes, les directeurs des entreprises et d'autres, ont le droit de licencier les ouvriers à volonté, quand ils peuvent déterminer selon leur bon vouloir le montant des salaires des ouvriers et le montant du profit qu'ils se partagent entre eux, quand ils ont le droit de vendre les moyens de production, de développer le libre jeu des prix et des rapports capitalistes avec les autres entreprises monopolistes, et ainsi de suite? Il est évident en soi qu'une telle propriété conserve l'étiquette socialiste seulement par souci de démagogie.
La présentation de la propriété en Union soviétique sous la forme de la propriété d'État ne nie aucunement l'exploitation du prolétariat par la bourgeoisie révisionniste, mais au contraire, rend cette exploitation encore plus prononcée et profonde. "L'État Soviétique se présente comme un capitaliste collectif," signale le camarade Enver Hoxha, "administre les moyens de production au nom de et pour les intérêts de la nouvelle bourgeoisie soviétique. La propriété socialiste commune a été transformée en un capitalisme d'État d'un type nouveau." (Enver Hoxha, Rapport au 6ème Congrès du PTA. p. 229).
La principale particularité de distinction de la propriété capitaliste dans ces pays est que les moyens principaux de production appartiennent collectivement à la classe entière des nouveaux capitalistes révisionnistes et sont employés dans leurs intérêts en exploitant le prolétariat. Donc, la transformation de la propriété socialiste en propriété capitaliste d'État d’un nouveau type en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes doit être cherchée en premier lieu, dans le caractère des relations économiques réelles, dans le but pour lequel la propriété est utilisée et dans les catégories économiques qui reflètent sa nature. En fait, en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes, les lois et les dispositions juridiques qui expriment cette transformation capitaliste ont aussi été changés quoique par souci de démagogie quelques vieilles expressions juridiques soient préservées. À cause de nombreux facteurs politiques, économiques, historiques et psychologiques et des circonstances, la dégénérescence de la propriété en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes ne pouvait pas être effectuée par la division de la propriété selon la façon classique, en remettant la propriété aux capitalistes individuels. Au contraire, une telle chose a été provoquée en transformant la propriété socialiste en propriété capitaliste d'État et en la plaçant entre les mains de la nouvelle bourgeoisie révisionniste. En dernière analyse, il importe peu au prolétariat si la propriété est entre les mains des capitalistes individuels ou entre les mains du capital unifié sous la forme de monopoles d'État. Dans tous les cas où l'exploitation est présente, c’est soit l'exploitation capitaliste individuelle ou l'exploitation capitaliste collective.
La théorie marxiste-léniniste nous apprend que "le capital n'est rien sans travail salarié, sans valeur, sans argent, sans prix, etc.". Donc les rapports de propriété capitalistes en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes ne peuvent pas être analysés en dehors de l'analyse des lois économiques et des catégories sur lesquelles les rapports de propriété capitalistes ont été construits dans ces pays. Dans son oeuvre "le Capital, Marx, dans l'analyse de l'essence des rapports capitalistes de production, souligne que ces rapports ont deux particularités spécifiques : en premier lieu, le développement des rapports argent-marchandises au niveau suprême, dans lesquels la force de travail, aussi, est transformée en marchandises et en second lieu, le but fondamental et direct de la production est le surplus de valeur. Ces deux particularités de l'économie capitaliste sont essentielles pour tous les aspects des rapports de propriété dans ces pays et sont incarnées dans toutes les directions de leur dégénérescence générale.
Le caractère et le contenu de la propriété dépendent, en dernière analyse, de la nature et du caractère de l'État. Ceux qui ont la machine d'État entre leurs mains possèdent aussi les principaux moyens de production et utilisent la machine d'État comme une arme puissante pour défendre et consolider leur base économique et pour augmenter leur richesse et leurs profits capitalistes. En parlant de cette question, K. Marx a souligné que "tant que les classes riches restent au pouvoir, toute nationalisation représente non pas l'abolition de l'exploitation, mais seulement le changement de sa forme." Formellement et dans son apparence extérieure, la propriété d'État en Union soviétique est appelée propriété socialiste, mais en réalité il n'y a rien de socialiste dans cela, que ce soit dans le contenu ou dans la forme. L'ancienne propriété socialiste a été aliénée par la nouvelle bourgeoisie soviétique, qui l'utilise comme un moyen d'enrichissement et de profit capitaliste, en appropriant le surplus de valeur crée par le prolétariat et les masses laborieuses.
Les entreprises économiques dans ces pays ont une liberté illimitée d'action dans les domaines de la production, de la distribution, des investissements de capital et de l'utilisation des fonds fondamentaux. Les compétences qui sont investies par les directeurs des unions économiques, des complexes industriels-agraires et de diverses entreprises dans l'utilisation et l'administration des moyens de production, y compris le droit de vendre ces moyens; les compétences dans le domaine des rapports de l'échange et de la distribution des produits, les vendant comme le dicte leurs intérêts étroits dans le but d’accumuler le revenu et le profit maximum, démontrent clairement la décentralisation croissante de l'économie et son caractère complètement capitaliste.
Les révisionnistes soviétiques ont mis sur pied il y a longtemps des entreprises communes, modelées sur les monopoles capitalistes à la fois en Union Soviétique et aussi dans les autres pays révisionnistes, s’appropriant ainsi la partie du surplus de la valeur crée par le prolétariat et les masses laborieuses de ces pays. De telles fusions sous la forme de trusts ont aussi été mises sur pied. Toutes ces formes de complexes capitalistes et de trusts dévorent beaucoup d'entreprises de taille petite et moyenne qui ne peuvent pas supporter la compétition. Étant incapable de supporter cette lutte de compétition, ces dernières finissent soit en fusionnant avec les unions du type monopoliste soit en faisant faillite.
Dans la campagne, en plus de la propriété des fermes collectives capitalistes qui ont essentiellement les mêmes particularités et conséquences que la propriété des fermiers capitalistes dans l'agriculture des pays de l'Europe occidentale, la propriété koulak des terres et des autres moyens de production, la propriété des parcelles privées des fermiers collectifs est aussi largement prédominante.
La parcelle privée du fermier collectif a gagné la supériorité du développement et a été transformé depuis longtemps en un terrain économique et social qui donne sans cesse naissance à des éléments capitalistes. La presse révisionniste soviétique a écrit, il y a peu de temps, que "la levée des restrictions sur l'économie privée des fermiers collectifs, des ouvriers et des fonctionnaires ont augmenté la production et par conséquent la vente de produits agricoles pour le marché." Selon cette presse, le secteur de la parcelle privée du fermier collectif est maintenant le double de ce qu’elle était il y a dix ans. En 1976, ces parcelles ont produit plus de 12 millions de tonnes de grain. Elles représentent un poids important à une échelle nationale et concrètement; 64 pour cent dans la production de pommes de terre, 42 pour cent dans les légumes, 41 pour cent dans la viande, plus de 40 pour cent dans le lait, 65 pour cent dans les oeufs, 20 pour cent dans la laine et ainsi de suite. Depuis 1965, le 1/3 de la force de travail dans l'agriculture soviétique a été engagé directement sur les parcelles privées. En plus de cela, les membres des fermes collectives passent le 1/3 de leur temps de travail à travailler sur leurs parcelles privées. En chiffres ronds, le secteur de ces économies privées en Union soviétique s'élève à 7.5 millions d'hectares de terres.
La transformation du caractère de la propriété, et ensemble avec cela, la transformation de la force de travail en marchandise, l'extension généralisée des rapports argent- marchandises, le fait de mettre les catégories de la production capitaliste de marchandises à la base de l'économie des pays révisionnistes, est clairement et concrètement résumée dans le changement du but de la production sociale. Dans les pays révisionnistes, de même que dans les pays capitalistes, le but unique de la production est l’extraction de profits maximaux pour les intérêts de la bourgeoisie capitaliste révisionniste par l'exploitation des masses laborieuses qui sont privées des moyens de production. En parlant de ces processus qui ont eu lieu dans les pays révisionnistes, au 5ème Congrès du PTA le camarade Enver Hoxha a souligné que les révisionnistes "ont proclamé le profit comme le but unique et absolu de l'activité de leurs entreprises, comme le moteur principal de la production" (Enver Hoxha, Rapport au 5ème Congrès du PTA, p. 79).
Un des éléments importants dans le processus entier de l'extension et de l'approfondissement du caractère capitaliste des rapports de production est la transformation de la force de travail en marchandise. Le marxisme-léninisme nous apprend que "le capitalisme est cette étape du développement de la production de marchandises dans laquelle le force de travail devient aussi une marchandise." Précisément parce que ce processus de transformation de la force de travail en marchandise a été achevé en Union Soviétique et dans les autres pays révisionnistes, il est évident qu'ici nous avons affaire à une économie dans laquelle les lois et les catégories capitalistes imprègnent chaque aspect.
C’est connu que les lois économiques fonctionnent à travers l'activité des gens. Dans l'économie capitaliste soviétique et celle des autres pays révisionnistes, l'activité entière de la classe révisionniste bourgeoise est guidée par le principe de l’extraction du profit. Toutes les décisions en relations avec les investissements, avec la direction de la production, avec l'embauche de main-d’œuvre, et ainsi de suite, sont prises suivant purement et simplement le principe d'assurer le profit maximum par tous les moyens et de toutes les façons. Les principales relations de chaque entreprise capitaliste, avec l'État, avec le budget, avec les banques, et ainsi de suite, sont réalisées suivant principalement l'index de rentabilité. Il est évident en soi que la bourgeoisie révisionniste à tous les niveaux essaye d'augmenter le profit maximum de toutes les façons, en augmentant le niveau d'exploitation du prolétariat et des autres masses laborieuses.
L’absolutisation des stimulants matériels avec le rétablissement généralisé des lois et des catégories capitalistes, telles que les prix de production et les normes moyennes de profit, l'intérêt ou le capital, etc, sont de claires expressions du caractère capitaliste de la propriété en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes. Comme résultat de tout ça la loi de la concurrence et l'anarchie de la production prédominent partout. Ces transformations capitalistes apparaissent clairement aussi à partir d'une analyse des données concrètes de l'économie capitaliste soviétique sur les normes du profit capitaliste et le surplus de valeur.
Dans les dernières années, suite à l'exploitation accrue des travailleurs en général, les profits de la bourgeoisie ont augmenté. Ainsi, en 1976, dans l'industrie capitaliste soviétique la norme de profit a atteint 36 pour cent contre 27.3 pour cent en 1971. La presse soviétique a admis le fait, que pendant la période de 1971 à 1975 un profit de 500 milliards de roubles a été fait, ce qui est 1.5 fois plus que dans la période 1966-1970.
Avec l'intensification du travail dans les entreprises soviétiques, ce qui est fait pour diminuer les coûts capitalistes de production et pour augmenter les profits, des milliers d'ouvriers sont congédiés chaque jour. Ainsi le chômage est un autre fardeau avec lequel les masses laborieuses sont accablées. Bien que les organes soviétiques officiels prétendent qu'il n'y a personne au chômage en Union soviétique, le fait est que cet ulcère de tous les régimes capitalistes se manifeste, avec quelques particularités spéciales, principalement dans sa forme cachée, aussi dans ce pays. La presse révisionniste soviétique, elle-même, a admis que presque 8 millions de personnes robustes n'ont pas d'emplois, que des millions d’autres travaillent seulement 120-180 jours par an, que 10 pour cent des femmes quittent les entreprises chaque année, etc. Pendant ce temps, des centaines de milliers de travailleurs perdent beaucoup de temps en étant obligé d’aller d'une entreprise à une autre pour être certain d’avoir un travail. Selon le journal "Pravda", "les vagabonds", comme on appelle ces gens, manquent chaque années environ 70 millions de jours ouvrables dans l'industrie, 20 millions de jours ouvrables dans l'agriculture et 3 millions de jours ouvrables dans le transport.
La dégénérescence des rapports de propriété en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes a été accompagnée et entrelacée par la dégénérescence des rapports de distribution, d’échange et de gestion. Cette dégénérescence des éléments des rapports de production a été un processus compliqué complet, avec des liaisons et des influences réciproques.
Le processus du rétablissement des rapports capitalistes de distribution est caractérisé par deux aspects principaux : le prolétariat, privé des moyens de production pendant la distribution du revenu, a commencé à recevoir seulement la valeur de sa force de travail sous la forme des salaires capitalistes, tandis que le reste de la nouvelle valeur créée est approprié par la nouvelle bourgeoisie révisionniste sous la forme de surplus de valeur.
Le surplus de valeur approprié par la bourgeoisie soviétique prend différentes formes. Cette bourgeoisie elle-même, en tant que propriétaire collectif des moyens de production, transforme une grande partie de cette valeur en capital de la forme du capitalisme monopoliste d'état. Elle possède et s’approprie cette partie, comme les moyens de production, en tant que classe. Une autre partie du surplus de valeur est distribuée individuellement parmi les membres de la bourgeoisie sous la forme de gros salaires et de nombreux bonus qui ont été établis pour les nouveaux directeurs soviétiques et qui sont augmentés de jour en jour.
On a seulement besoin de comparer la deuxième partie du surplus de valeur, qui est appropriée individuellement par les membres de la bourgeoisie sous les formes "de salaires et de bonus", avec le salaire d'un ouvrier ordinaire pour comprendre le caractère d'exploitation des rapports capitalistes de distribution en Union soviétique et dans les autres pays dans lesquels le pouvoir d'État a été usurpé par les cliques révisionnistes. Aujourd'hui les salaires et les bonus des directeurs soviétiques supérieurs, sans mentionner l'élite du parti, de l'État, de l'armée, du KGB et de la science, sont 15-20 fois plus élevés que les salaires des ouvriers ordinaires.
Le système entier de distribution qui existe dans les pays révisionnistes, le grand nombre de bonus supplémentaires, qui dans des nombreux cas sont illimités, sous l'étiquette "de la reconnaissance des mérites spéciaux des directeurs," sert l'appropriation individuelle par la nouvelle bourgeoisie, d'une partie du surplus de valeur produit par le travail non rémunéré des travailleurs salariés dans ces pays.
Le degré d'exploitation des ouvriers dans n'importe quelle économie capitaliste est mesuré avec la norme du surplus de valeur qui représente la proportion du surplus de valeur au capital variable. Également dans les statistiques des pays révisionnistes dans ce domaine, la taille du capital variable y est falsifiée aussi par l'inclusion des salaires d'une partie de la nouvelle bourgeoisie soviétique, que comme on le sait, s’approprie directement une partie du surplus de valeur. Cependant même avec ces chiffres "ajustés" des statistiques de l'Union soviétique et des autres pays révisionnistes, il apparaît que la norme d'exploitation du prolétariat en Union soviétique pendant l'année 1975, était 25 pour cent plus grande qu'en 1960.
Le camarade Enver Hoxha nous enseigne que de même que la propriété privée donne naissance au capitalisme chaque jour, chaque heure, ainsi faire "de gros salaires" réveille le désir de créer de grands profits réguliers et irréguliers, crée le désir de vivre, manger et s'habiller selon la façon bourgeoise. Précisément ce phénomène s’est produit en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes, où par l'extension "du droit bourgeois," les rapports capitalistes de distribution ont été instaurés et maintenant la nouvelle bourgeoisie soviétique possède le capital monétaire privé d'environ 90 milliards de roubles, dont ils reçoivent 3-4 milliards de roubles en intérêts seulement par an (Planovoje hozjaistvo, "No 7 1976, p. 124).
Il doit être souligné que la dégénérescence des rapports de distribution en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes a été provoquée par la déformation grossière du soi-disant besoin de renforcer les stimulants matériels, en commettant des milliers de déformations délibérées et de falsifications dans cette direction. En soulevant un grand remue-ménage à propos des stimulants matériels, les révisionnistes ont étendu "le droit bourgeois", qui existe toujours sous le socialisme, au-delà de toutes les limites, provoquant une grande différence quantitative dans ce domaine. De cette façon, au lieu du rétrécissement "du droit bourgeois" dans la sphère de distribution, comme Lénine l’a enseigné, par l'extension et l'accentuation de disproportions élevées en stimulants matériels, ils ont complètement restauré le droit à l’exploitation bourgeoise et à la vie luxueuse pour la nouvelle bourgeoisie soviétique. Et pendant que les profits et le nombre des nouveaux éléments bourgeois augmentent plusieurs fois, le citoyen soviétique ordinaire consomme moins que le niveau nécessaire : dans la viande et ses sous-produits 29.5 pour cent, dans le lait et ses sous-produits 22.2 pour cent, dans les oeufs 26.4 pour cent, dans les légumes 40.4 pour cent, dans les tissus de coton 30 pour cent, dans les tissus de laine 30.5 pour cent, dans les tricots 50 pour cent, etc. etc. (Ekonomicheskie nauki, No 10, 1976. P. 76). Ce sont les choses dont se prive une famille soviétique moyenne, sans mentionner ici les pénuries réelles des autres masses d'ouvriers et les paysans qui ont des salaires plus bas et qui constituent la majorité, pour qui la vie est encore plus difficile. Avec la dégénérescence des rapports de distribution, en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes, le processus de la dégénérescence des rapports d'échange et des rapports de gestion a été également effectué.
La dégénérescence des rapports d'échange dans les pays révisionnistes est étroitement reliée avec le processus entier de la dégénérescence des rapports argent-marchandises. Dans la sphère de l’échange des marchandises, les marchandises qui sont caractéristiques du capitalisme comme la force de travail et les moyens de production ont été introduites. En même temps dans le domaine des rapports d'échange, toutes les catégories capitalistes ont été rétablies, comme la prédominance de l’anarchie de la production et la compétition sur le marché, l'établissement d'échanges selon les prix de production, la décentralisation et le libre mouvement des prix, l'approfondissement d'échanges non-équivalents, l'extension et la libéralisation des échanges avec le reste du monde capitaliste, et ainsi de suite.
On voit l'échange non-équivalent de marchandises particulièrement dans les rapports d'échange entre l'Union soviétique et les pays vassaux. Ceci signifie que le social-impérialisme russe exploite les masses laborieuses de ces pays. Sur la base des chiffres de 1975 les déficits encourus par les pays de l'Europe de l'Est dans des échanges avec l'Union soviétique calculés en millions de dollars sont comme suit : l'Allemagne de l'Est 450, la Tchécoslovaquie 171, la Pologne 55, la Bulgarie 170 et la Hongrie 56. Ces déficits dans la balance des échanges commerciaux entre ces pays et l'Union soviétique sont une indication concrète de la nouvelle politique colonialiste des sociaux-impérialistes soviétiques. Ils sont une preuve claire du caractère discriminatoire des protocoles commerciaux à long terme que Moscou impose aux autres pays pour les piller.
Un rôle important dans le rétablissement de capitalisme en Union soviétique et les autres pays révisionnistes a été joué par les mesures contre-révolutionnaires des chefs révisionnistes pour la dégénérescence des rapports socialistes de gestion.
L'économie socialiste ne peut pas exister et se développer sans une gestion unifiée et centralisée, sans son développement harmonisé selon un plan d’État unifié, sans la large participation des masses laborieuses et en premier lieu, du prolétariat, dans la direction du pays, sans la lutte contre les manifestations de bureaucratie et le libéralisme. Avec la dégénérescence de la distribution et l’échange des biens, les traîtres révisionnistes ont aussi détruit ces principes fondamentaux de gestion de l'économie socialiste, par conséquent les rapports de gestion ont aussi dégénéré dans des rapports de gestion capitalistes.
"Le changement dans les formes de l'organisation et de l'administration de l'économie vers des formes capitalistes," dit le Camarade Enver Hoxha, "a créé une situation en Union soviétique comme c’était dans la Yougoslavie de Tito" (Enver Hoxha, " Discours, 1967-1968, p. 299). L’abandon du développement centralisé et planifié de l'économie, l'octroi de l’autonomie complète aux entreprises économiques sur une base soi-disant financièrement indépendante, la gestion de l'économie selon une décentralisation anarchique dans laquelle les leviers capitalistes du marché prédominent et font la loi, aussi bien que d'autres mesures de cette sorte, a mené à la dégénérescence complète des rapports socialistes de gestion en des rapports capitalistes.
L'activité entière des entreprises dans les pays révisionnistes est évaluée sur la base de l'index principal, qui est le soi-disant retour des profits sur les fonds investis. Les gros bonus des nouveaux directeurs dans ces pays dépendent seulement des profits rendus sur les fonds investis. Les révisionnistes soviétiques admettent cela ouvertement en disant : "le principe fondamental du nouveau système de paie est que le salaire et les bonus sont décidés selon les profits réalisés. Le profit constitue à la fois la base pour le calcul des salaires et du fonds des bonus et la source fondamentale pour le financer.
Le seul régulateur de la production en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes est la loi de la valeur et la spontanéité du marché. Un autre index par lequel le travail des entreprises est évalué est le volume des ventes. C'est déterminé par l'état du marché. Donc, en fait c'est précisément la spontanéité du marché qui régule la production. Pendant ce temps, la distribution des investissements en Union soviétique est effectuée sur la base du soi-disant coefficient standard des investissements de capital qui, en réalité, représentent la norme moyenne de profit.
Avec ceux-ci, la catégorie du prix de la production capitaliste, pour laquelle les révisionnistes avec un millier de tours inventent des noms et des justifications socialistes, fonctionne partout dans l'économie soviétique. Par la décentralisation des prix, des prix que les entreprises elles-mêmes fixent, "des prix intensifiés," et ainsi de suite, en fait le libre jeu des prix fonctionne complètement sous des formes diverses. La catégorie capitaliste d'intérêt sur le capital a été instaurée partout dans l'économie soviétique.
Dans les entreprises économiques de l'Union Soviétique, les prix de gros sont créés d'une telle façon pour assurer tout d’abord le profit pour les entreprises complètement autonomes. Le schéma capitaliste pour la construction des prix de production a été adopté en tant que base pour ceci. Ainsi le prix des marchandises est calculé de cette manière : la dépense concrète (des coûts) est ajoutée au rendement du profit moyen (calculé sur la base des fonds productifs et non pas sur le coût) c'est-à-dire selon la formule C+V+P, qui est en fait la formule capitaliste pour le prix de production moyen, qui est destiné à assurer des profits égaux pour un capital égal. Née sur la base de la concurrence, l’accumulation des prix contribue de cette manière à l’approfondissement futur de la lutte de compétition, qui devient plus ouverte et plus féroce entre les entreprises soviétiques. À ceci doit être ajouté le fait que le réglage des prix pour un grand nombre de produits fait partie des compétences des entreprises elles-mêmes, qui fixent les prix en fonction de l'état du marché. Bien sûr, il y aussi les prix centralisés, mais ceux-ci, aussi, sont calculés sur la base de l'offre et de la demande, sur la base des lois du marché capitaliste.
D'un autre côté, il doit être souligné que la dégénérescence des rapports de gestion est liée étroitement avec le processus entier de la dégénérescence des cadres dirigeants. Le développement de la bureaucratie et du technocratisme parmi les cadres, leur perte de l'esprit révolutionnaire, leur déviation des principes prolétariens et leur transformation en "apparatchik", a créé la base sociale en Union soviétique sur laquelle la clique de révisionniste est elle-même basée et sur laquelle elle est toujours basée aujourd'hui. La dégénérescence des cadres, leur transformation en "apparatchik" tout-puissant, la disparition du contrôle du prolétariat sur leur activité, a transformé le prolétariat soviétique de la force dirigeante du pays en une force simplement productive, un simple exécuteur d'ordres, qui est impitoyablement exploité par la nouvelle bourgeoisie révisionniste.
De cette manière, la dégénérescence de tous les éléments des rapports de production, considérée comme un processus compliqué avec des influences réciproques, a provoqué le rétablissement complet et final du capitalisme en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes. Précisément pour cette raison, le camarade Enver Hoxha a dit que "les révisionnistes modernes ont complètement détruit le système socialiste dans leurs pays, le transformant en un système capitaliste" (Enver Hoxha, Discours 1972-1973).
Le rétablissement du capitalisme en Union soviétique et dans les autres pays révisionnistes a été accompagné par toutes les conséquences négatives de l'économie capitaliste. Malgré le développement forcé de l'économie de guerre, une chute marquée dans les taux de développement économique peut être observée en Union soviétique. Ainsi, dans la période de 1971 à 1975, en comparaison avec la période de 1945 à 1960, le taux annuel moyen d'augmentation du revenu national a diminué 2.2 fois, celui de la production industrielle presque 2 fois et de la production agricole 2.7 fois. Pendant la période 1965-75, les remboursements de prêts bancaires aux entreprises, qui étaient impayés, ont augmenté 2.5 fois. L'échec de la part des entreprises soviétiques de liquider des obligations à la date d'expiration a augmenté de 28 pour cent pendant la période de 1965 à 1975 tandis que la somme totale de tous les paiements impayés non liquidés a augmenté de 78 pour cent.
Maintenant que la restauration du capitalisme en Union soviétique a été complétée, il en a résulté un phénomène qui est caractéristique de chaque économie capitaliste, soit concrètement, l'augmentation des profits maximum pour la classe capitaliste et le déclin réel de l'efficacité économique de la production sociale, vue à l'échelle de la société entière (mesuré avec l'index de revenu national). Ainsi, selon certains calculs, en Union soviétique, pendant la période de 1960 à 1975, l'efficacité de la production sociale est dans l'ensemble tombée de 8.4 pour cent, tandis que dans la branche de l’industrie seulement elle est tombée de 5.5 pour cent.
Dans leur analyse de la trahison des révisionnistes de l'Union soviétique et des autres pays révisionnistes, notre parti et le camarade Enver Hoxha étaient les premiers à avertir du rétablissement du capitalisme dans ces pays. En même temps notre parti, suivant toujours sa ligne marxiste-léniniste infaillible, a approfondi davantage les mesures pour la révolutionarisation générale de la vie dans notre pays. " L’Albanie socialiste,"a dit le camarade Enver Hoxha au 7ème Congrès du parti," fournit un exemple majeur qui montre que l'apparition du révisionnisme et le retour au capitalisme ne sont pas décrétés par le destin pour être inévitables, comme les idéologues bourgeois essayent de le prétendre. Ceci prouve la vitalité du socialisme, la force invincible des idées du marxisme-léninisme que quand ils sont toujours mis en application, ils portent en avant la cause de la révolution et de la dictature du prolétariat avec des pas sûrs. La compréhension correcte de ce problème, l'appréciation dialectique de ceci, est d’une grande importance de principe et est directement liée avec le destin du socialisme. "(Enver Hoxha, Rapport au 7ème Congrès du PTA p. 111).
Traduit de l’anglais par Garde Rouge
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